Le conflit entre les caisses de sécurité sociale (Cnas et Casnos) et le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) se durcit. La réunion qui a eu lieu lundi entre le ministère du Travail et ce syndicat s’est terminée sans résultat. La grève des pharmaciens, annoncée pour le 12 juillet, semble inévitable. Au cœur du conflit, l’annonce de la CNAS et de la Casnos de la révision du système d’incitation à la vente du générique et des produits fabriqués localement.
« La majoration de 20% accordée pour encourager la vente des génériques et des médicaments produits localement n’a plus de raison d’être puisque ces mêmes médicaments ont été en majorité interdits d’importation par le ministère de la santé », affirme un responsable au ministère du Travail.
« Cette majoration représente environ 10 milliards de dinars par an, le Snapo veut donc sauvegarder une rente qui n’est pas justifiée et ce sur le dos des assurés sociaux, surtout quand on connaît la situation actuelle des caisses de la sécurité sociale », déplore le même responsable.
Le ministère du Travail accuse le Snapo de “surenchère” sur une question “cruciale” relative à l’avenir des caisses de la sécurité sociale (Cnas et Casnos).
« Nous sommes déçus de la tournure des événements. Au départ, on a convenu d’entamer les négociations dans la sérénité et loin de la surenchère, malheureusement nous en sommes au chantage. Il s’agit d’une question cruciale; à savoir celle de la pérennité de la sécurité sociale », accuse encore le même responsable.
Pour le Snapo, “ces déclarations ne sont pas fondées, et sont malsaines“. “Ce que perçoit le pharmacien en incitations n’est rien comparé à ce que dépense la sécurité sociale. Ils peuvent trouver d’autres alternatives pour faire des économies “, estime le syndicat. “Nous nous sentons trahis et utilisés, car aujourd’hui ils se rabattent sur le pharmacien qui leur a fait économiser 94 milliards de dinars en encourageant la consommation du générique de la production nationale“, dénonce-t-il. Le Snapo met en garde contre les conséquences de la suppression du système de majoration sur l’emploi.
“Si ce système disparaît, 45.000 employés se retrouveront au chômage“, prévient-il. Le Snapo, dénonce aussi la décision unilatérale du ministère “de modifier un article à leur guise” sans aucune consultation au préalable.
“Ils n’ont pas à toucher à l’article 27 du décret exécutif 09-396 car il a été rédigé pour encourager la production nationale“, estime le Snapo.