Le syndicat des travailleurs du quotidien Liberté a annoncé, dans un communiqué publié ce dimanche 16 avril, une grève générale illimitée et la non-parution du journal, demain lundi. Le syndicat UGTA proteste ainsi contre « le licenciement abusif » de cinq de ses membres par la direction du journal.
Il s’agit de Omar Bourebaba, président de la section, Abdelkrim Benbouali, Mehdi Attallah, Djillali Amrani et Lyes Bouchelouche. « Nous avons tenu une Assemblée générale, le 10 avril, et présenté une plateforme de revendications. La direction a tout fait pour que l’AG ne se tienne pas et a prétendu un blocage du travail au sein de l’entreprise. Elle nous a demandé de tenir l’AG, le jeudi, jour de repos des travailleurs. Après, elle a essayé d’intimider les salariés pour qu’ils n’assistent pas. Nous avons lancé un préavis de grève (du 19 au 21 avril 2017, ndlr). La direction a engagé une action judiciaire en référé pour faire annuler le débrayage. Ce lundi 17 avril, une réunion de conciliation était prévue à l’Inspection du travail. Ils nous ont licenciés avant et sans indemnités. C’est illégal », explique Omar Bourebaba.
Selon lui, le directeur de la publication a fait appel à la police. « Aujourd’hui, des inspecteurs des Renseignements généraux sont venus avec des talkie walkie et sans mandat de perquisition à la rédaction sans doute pour exercer des pressions. Du jamais vu ! », a-t-il dit, en évoquant certaines « mauvaises décisions » prises par la direction « alors que le journal connait une chute des ventes et un rétrécissement de la publicité »
« Nous avons respecté la Convention collective »
Contacté, Abrous Outdert , directeur de la publication de Liberté, a confirmé le licenciement des cinq syndicalistes. « Parce qu’ils ont violé la loi, ont bloqué le travail du journal, le 10 avril dernier, alors qu’on leur a demandé de se réunir en dehors des heures du travail. Ils se mêlent de ce qu’il ne les regarde pas. Par exemple, ils nous ont fait le reproche d’avoir augmenté le prix du journal à 30 dinars. Ils nous demandent de vendre les voitures réformées au personnel et d’acheter des costumes aux agents de sécurité. Pourtant, nous avons respecté la Convention collective applicable depuis mars dernier », affirme M. Outedert, en qualifiant la grève de « sauvage ».
Dans un communiqué, la direction de Liberté informe que le journal, « victime d’une grève impromptue, sauvage et illégale ne paraîtra pas le lundi 17 avril 2017 ». « En effet cinq personnes, auxquelles ont été notifiées des décisions de licenciement en date du 16 avril 2017, (…) suite à une entrave de fonctionnement de l’entreprise, commise sous couvert de leur qualité de syndicalistes le 10 avril 2017, ont récidivé ce jour en occupant, avec d’autres travailleurs, les locaux de la PAO, empêchant de fait la confection technique du journal que la rédaction avait pourtant préparé », explique Liberté.
La direction du journal se dit « ouverte à tout dialogue constructif et sincère mais restera déterminée à faire régner la discipline dans un climat de convivialité et de respect mutuel »