L’isolement diplomatique d’Israël s’accentue. À mesure que le nombre de victimes de ses bombardements augmente à Gaza, de nombreux pays prennent leur distance vis-à-vis de l’État hébreu.
La Bolivie a rompu mardi ses relations avec Israël qu’elle a accusé de « commettre des crimes de guerre » avec ses bombardements contre l’enclave palestinienne.
Alliée des États-Unis dans la région, la Jordanie, qui est le deuxième pays arabe après l’Égypte à avoir normalisé ses relations avec Israël, a rappelé mercredi 1er novembre son ambassadeur à Tel-Aviv.
« Nous rejetons et condamnons la guerre israélienne continue à Gaza qui tue des innocents et provoque une catastrophe humanitaire sans précédent », a déclaré le ministère jordanien des Affaires étrangères dans un communiqué.
La décision de la Jordanie de rappeler immédiatement son ambassadeur à Tel-Aviv illustre « l’ampleur de la colère officielle jordanienne face à l’agression israélienne », commente le quotidien Al Sharq al Awsat.
Guerre en Palestine : la Russie qualifie Israël « d’État occupant »
Ce rappel met aussi la pression sur les autres pays qui ont normalisé leurs relations avec l’État hebreu comme le Maroc où des manifestations populaires se multiplient pour dénoncer l’agression israélienne contre Gaza.
Il illustre aussi les difficultés pour les régimes arabes d’établir des relations avec Israël, un pays qui tue massivement les Palestiniens, tout en les dépossédant de leurs terres et de leurs maisons.
En Europe, la France qui a apporté un « soutien inconditionnel » à Israël après les attaques du Hamas samedi 7 octobre, a exprimé mercredi sa profonde inquiétude « du très lourd bilan pour les populations civiles palestiniennes des frappes israéliennes contre le camp de Jabaliya ».
Un quartier entier de ce camp situé dans le nord de la bande de Gaza a été rasé par l’aviation israélienne mardi 31 octobre. Des dizaines de Palestiniens ont été tués. Ce camp qui abrite plus de 100.000 réfugiés palestiniens a été bombardé une seconde fois mercredi.
Si les pays occidentaux continuent de soutenir Israël malgré le bilan humain très lourd de ses bombardements sur Gaza avec près de 9.000 morts dont 40 % sont des enfants, ce n’est pas le cas des autres pays. Ils ont réitéré à maintes reprises le droit d’Israël de se défendre, ce que Tel-Aviv a transformé en permis de tuer les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.
Mais ce concept n’est pas partagé par la communauté internationale. Mercredi, devant la session d’urgence de l’ONU sur la Palestine, le représentant permanent de la Russie auprès des Nations Unies, Vassily Nebenzia, a estimé qu’Israël « ne peut pas se prévaloir » du droit légitime de défense dans le conflit parce que « c’est un État occupant ».
« Il est nécessaire d’arrêter l’effusion de sang et d’empêcher que la crise ne s’étende à l’ensemble de la région. Faute de quoi, le conflit ne connaîtra jamais de répit », a-t-il mis en garde.
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