Au cinquième jour de la guerre en Ukraine, les combats et les bombardements se poursuivent dans tout le pays et notamment à Kiev, qui continue de résister aux assauts russes.
Début des négociations
Ce lundi, alors que l’armée ukrainienne et les forces russes continuent de s’affronter sur le terrain, des pourparlers entre les deux pays ont débuté ce lundi matin en Biélorussie. Du côté russe, le conseiller du Kremlin, Vladimir Medinski, préside la délégation, tandis que du côté ukrainien la délégation est présidée par le ministre de la Défense, Oleksiy Reznikov, « Vous pouvez vous sentir entièrement en sécurité », a déclaré en accueillant les deux camps le chef de la diplomatie biélorusse, Vladimir Makeï.
Le premier round des négociations entre les deux parties s’est terminé et les délégations respectives sont rentrées dans leurs pays respectifs pour consulter leurs dirigeants. Elles ont convenu d’un deuxième round de négociations.
“Empire du mensonge”
Le président Poutine a tenu ce lundi, à Moscou, une réunion économique d’urgence durant laquelle il a qualifié l’Occident « d’empire du mensonge ».
En effet, alors qu’il discutait de la situation économique de son pays, l’homme fort du Kremlin a réagi à la salve de sanctions adoptées par l’Union européenne et les États-Unis à l’encontre de la Russie.
“Le Premier ministre et moi avons discuté de ce sujet, en gardant naturellement à l’esprit les sanctions que la soi-disant communauté occidentale, comme je l’ai appelée dans mon discours, l’empire du mensonge, essaie maintenant d’appliquer contre notre pays“, a déclaré Poutine.
En représailles aux sanctions occidentales, la Russie a décidé d’interdire le survol de son territoire aux compagnies aériennes de 36 pays. De nombreux pays ont fermé leur espace aérien aux avions russes.
Poutine s’engage “à préserver les civils”
Ce lundi après-midi, “à la demande” de son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, le président français, Emmanuel Macron s’est entretenu “pendant 1 h 30” avec Vladimir Poutine, a indiqué l’Élysée. Selon la même source, le président russe se serait engagé à “arrêter toutes les frappes et attaques contre les civils et lieux de résidence, à préserver toutes les infrastructures civiles et à sécuriser les axes routiers, en particulier la route du sud de Kiev“.
Des pertes humaines, matérielles et des centaines de milliers de réfugiés
Alors que le dernier bilan officiel, côté ukrainien, faisait état de près de 200 morts civils, les autorités du pays ont annoncé, ce lundi 28 février, “qu’au moins onze personnes ont été tuées dans des bombardements russes sur des quartiers résidentiels de Kharkiv” , deuxième ville d’Ukraine.
“À cause de ces bombardements, toujours en cours, nous ne pouvons pas recourir aux services de secours. Actuellement, il y a 11 morts et des dizaines de blessés“, a posté ce lundi sur ses réseaux sociaux le gouverneur régional, Oleg Sinegoubov.
En cinq jours, l’offensive russe en Ukraine a fait des centaines de milliers de réfugiés. L’agence des Nations Unies (HCR) a annoncé ce lundi avoir comptabilisé, à ce jour, plus de 500 000 réfugiés venus d’Ukraine. “Jusqu’à quatre millions de personnes pourraient fuir l’Ukraine vers d’autres pays si la situation venait à s’aggraver encore“, a souligné le HCR.
Au-delà des pertes humaines, l’Ukraine déplore d’importantes pertes matérielles. Le plus gros avion du monde, un cargo ukrainien de plus de 84 mètres de long et pouvant transporter jusqu’à 250 tonnes de fret à une vitesse pouvant atteindre les 850 km/h, a été détruit par des frappes russes sur un aéroport près de Kiev, ont annoncé ce dimanche les autorités ukrainiennes. Il s’agit de l’Antonov 225.
En Algérie, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger (MAE) a annoncé dans un communiqué publié dimanche 27 février qu’un ressortissant algérien a été tué samedi 26 février, à Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine.
Le MAE a par ailleurs réitéré son appel aux Algériens résidant en Ukraine à faire preuve de la « plus grande prudence », à respecter « pleinement » les instructions de sécurité en vigueur et à « rester en contact permanent » avec l’ambassade d’Algérie à Kiev.
En outre, la Ligue arabe, qui s’est réunie ce lundi au Caire, a exprimé son inquiétude de la guerre en Ukraine, appelant à une « solution diplomatique ». L’organisation panarabe n’a pas pris une position claire sur le conflit ukrainien. Les pays arabes observent une certaine neutralité, ne voulant pas se mettre à dos ni les États-Unis, ni la Russie.