Les organisations et personnalités juives de France continuent de faire du lobbying au profit d’Israël et de défendre les massacres commis à Gaza par le gouvernement extrémiste de Benyamin Netanyahou.
Haïm Korsia, grand rabbin de France, s’est prêté à l’exercice difficile de justifier le massacre de 40.000 civils dans l’enclave palestinienne depuis le 7 octobre dernier. Au moins un homme politique de gauche a annoncé un dépôt de plainte pour « apologie de crimes de guerre ».
« Sur le fondement de l’article 40 du Code de procédure pénale, j’ai saisi la Procureure de la République de Paris pour signaler ces propos du grand-rabbin de France faisant publiquement l’apologie de crimes de guerre à Gaza », a écrit sur X le député de La France Insoumise (LFI), Aymeric Caron, mardi 27 août.
Le post est accompagné de la vidéo dans laquelle le Rabbin a tenu des propos inacceptables sur ce qui se passe à Gaza depuis près de 11 mois, sur le plateau de BFMTV.
Acculé par la journaliste, Korsia a été contraint de livrer le fond de sa pensée, disant presque que les morts de cette guerre n’ont pas la même valeur suivant qu’ils soient du côté israélien ou palestinien.
Depuis le début de la guerre, les défenseurs d’Israël en France, en Europe et partout dans le monde se sont donnés le mot pour accabler de l’accusation d’ « antisémitisme » toute voix qui exprime un soutien au peuple palestinien ou une critique à l’égard du gouvernement israélien et son armée. Le plus accablé en France, c’est évidemment le parti de Jean-Luc Mélenchon, La France Insoumise.
Le grand rabbin de France justifie et défend les massacres de Gaza
« Vous avez entendu quelqu’un de LFI dire : allez-y, vous pouvez vous en prendre aux Juifs ? », demande la journaliste de BFM.
Bien entendu, le Rabbin ne peut pas dire avoir entendu de tels propos, car jamais tenus. Mais il considère comme un appel au meurtre des Juifs le seul fait de dire que le Hamas est un mouvement de résistance.
Surfant sur les actes antisémites médiatisés à outrance en France, Haïm Korsia décrète que « le petit gamin qui viole une enfant ne le fait pas de rien, il le fait parce qu’on lui explique que les héros du Hamas ont agi de la sorte envers les femmes et les filles en Israël ».
L’argument ne tient pas, mais le défenseur d’Israël s’enfonce, dénie à tous le droit de participer à une manifestation pro-palestinienne, d’arborer le drapeau palestinien ou de condamner les massacres de civils.
Hiérarchisation dans les morts
Pour lui, les massacres de Gaza, « c’est un fait de guerre qui incombe au Hamas qui ne rend pas les otages ». Un « fait de guerre » dont il assume son admiration pour la manière dont Israël le fait, parce qu’il « fait prendre des risques à ses propres militaires ».
Haïm Korsia ne cache même plus son soutien au gouvernement extrémiste de Netanyahou. « Je ne suis jamais mal à l’aise avec une politique qui consiste à défendre ses ressortissants ». Quant aux massacres qui sont commis à Gaza, ils ne sont tout simplement « pas du même ordre ».
À court d’arguments, le grand rabbin de France a sorti celui des gouvernements arabes qui entretiennent des relations avec Israël et dont aucun n’a révoqué les accords de normalisation pour dénoncer les massacres à Gaza.
« C’est une guerre entre Israël et le Hamas et non pas contre les Palestiniens. Tous les pays qui ont conclu des accords avec Israël, y compris les pays arabes, ne les ont pas dénoncés (les accords). C’est-à-dire que tout le monde serait content qu’Israël finisse le boulot », a-t-il dit.
Haïm Korsia donne les pays musulmans qui ont normalisé leurs relations avec Israël en exemple
Il fait allusion sans doute au Maroc, aux Émirats arabes, à Bahreïn, à l’Égypte, à la Jordanie, au Soudan qui ont normalisé leurs relations avec l’État hébreu et qui n’ont pas rompu leurs liens diplomatiques avec Israël, malgré la guerre à Gaza.
Le Maroc, qui a normalisé ses relations avec Israël en 2020, a au contraire apporté son soutien et a renforcé sa coopération notamment militaire et économique avec l’État hébreu. Le royaume a commandé récemment deux satellites espions israéliens pour un milliard de dollars.
Pendant qu’il tenait ses propos, Haïm Korsia a précisé qu’il n’était pas « l’avocat d’Israël ». Qu’aurait-il dit alors s’il l’était ?
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