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Guerre Israël – Palestine : Éric Zemmour dévoile son véritable plan

Éric Zemmour, le trublion de l’extrême-droite française, a longtemps entretenu l’illusion d’un personnage « nationaliste » mu par le souci de défendre « l’identité » de la France, menacée par « le grand remplacement ».

Mais le masque est tombé depuis le début des événements en cours en Palestine, révélant le véritable visage de Zemmour, celui d’un extrémiste obsédé par la haine des Algériens, de l’islam et des musulmans, voire même d’un agent défenseur acharné du sionisme.

Éric Zemmour est issu d’une famille juive algérienne. Il a toujours pris soin de mettre en avant ses origines « berbères » pour réfuter les accusations de racisme qui pouvaient l’accabler.

Pendant plusieurs années, le personnage a plus ou moins réussi à entretenir l’image d’un nationaliste qui a transcendé ses origines religieuses. D’autant plus qu’il s’est distingué par des propos qui n’ont pas toujours plus à la communauté juive de France. Comme en 2016, lorsqu’il a fait les éloges du pétainisme au sein même d’une synagogue parisienne.

Les observateurs avisés avaient relevé un paradoxe qui devait permettre de percer le jeu d’Éric Zemmour. Malgré son discours conforme à celui de l’extrême-droite sur le pétainisme et la question juive, Zemmour était soutenu ouvertement par une large partie des Juifs de France. Son discours de 2016, prononcé dans une synagogue et en présence du grand rabbin Gilles Bernheim, était fortement applaudi par une partie de l’assistance.

Éric Zemmour a divisé la communauté juive, une partie y voyant un « pétainiste » qui ne diffère pas du reste de l’extrême-droite, une autre le considérant au contraire comme un « sauveur » que Dieu a mis sur le chemin du « peuple juif ».

De nombreux intellectuels juifs, y compris des membres éminents du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) se sont alarmés de la nature du personnage qui ne cessait de s’affirmer sur la scène politique française. Mais beaucoup ont été séduits par son profil.

Éric Zemmour dévoile son visage de grand soutien du sionisme en France

Candidat à l’élection présidentielle de 2022, Éric Zemmour a eu le soutien d’une frange importante des Juifs de France.

Le mot d’ordre « pas une seule voix juive pour Zemmour », lancé par le CRIF, n’a pas été suivi. La guerre en Palestine a été l’occasion pour Zemmour de mettre définitivement fin au doute quant à ses convictions profondes.

De toute la classe politique française, il est celui qui est allé le plus loin dans le soutien à Israël et son supposé « droit de se défendre », le plus acharné dans les attaques contre l’extrême-gauche et tous les soutiens du peuple palestinien en France.

Contrairement à tous les autres, Éric Zemmour n’a pas tenté de tempérer ses propos par quelques mots en faveur du passage de l’aide humanitaire par exemple. L’homme est à fond avec Israël et il a tenu à ce que cela se sache, sans équivoque possible.

Outre le président Emmanuel Macron et la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, deux personnages de la droite xénophobe se sont rendus en Israël pour faire entendre leur soutien de vive voix : Éric Ciotti, président des Républicains, et Éric Zemmour.

Sur place, celui-ci a confirmé tout l’effet sur les Israéliens de son discours pro-sioniste. À Netanya, près de Tel-Aviv, où il a animé un meeting, Éric Zemmour a fait salle comble. Plus d’un millier d’Israéliens d’origine française ont fait le déplacement pour l’écouter, mercredi 1ᵉʳ novembre. Les propos tenus en Israël par le président de « Reconquête » sont dans le prolongement de son discours xénophobe développé en France, le soutien inconditionnel au sionisme en plus.

Pour lui, les événements en cours sont « une guerre de la civilisation judéo-chrétienne contre la civilisation islamique », une guerre de civilisations dans laquelle les Israéliens sont les « garde-frontières » de l’Occident.

« C’est eux ou nous », a-t-il tonné devant une foule constituée principalement de Franco-Israéliens, devant lesquels il a déversé sa haine des banlieues et des musulmans de France. « Vous avez été chassés du Maghreb et le Maghreb vous a suivis », a-t-il dit en référence à l’immigration maghrébine en France, « une population anti-juive » que la France a « importée ».

La situation en Palestine est tombée à pic pour Zemmour pour mettre son islamophobie et sa sympathie pour le sionisme dans un même discours, parfois dans la même phrase. Les deux communautés qui se livrent la prétendue « guerre de civilisations » « cohabitent » aussi en France et « elles seront bientôt face à face », prophétise Éric Zemmour. Le masque est définitivement tombé.

En France, Éric Zemmour participe à la division de la société et au projet dangereux d’opposer les musulmans aux Juifs et aux autres communautés. Sur cette voix, il n’est pas seul, même s’il demeure le plus extrémiste des influenceurs qui répètent les éléments de langage israélien sur la guerre en Palestine.

Il fait partie aussi, avec les autres soutiens du gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou, de ce lobby qui fait tout pour nuire aux relations entre l’Algérie et la France. La guerre en Palestine a permis de lever le voile sur l’importance de ce lobby qui surgit à chaque fois pour saboter toute tentative de rapprochement entre les deux pays.

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