À chacun son tour. Après avoir répondu à Issad Rebrab, Ali Haddad réplique aux propos du président d’International Crisis Group.
« Le FCE ne cherche pas, comme le prétendent certains analystes, à préserver quelque situation que ce soit, qui serait à son avantage et de laquelle il tirerait profit, au détriment des règles économiques et de l’intérêt national. Nous refusons ces allégations qui se font au nom de l’observation objective et experte, mais qui, en réalité, émanent d’arrière-pensées trompeuses et mensongères », a déclaré le président du FCE ce samedi 1er décembre lors d’une rencontre régionale de l’organisation patronale à Annaba.
« Bien au contraire, poursuit Haddad, le FCE et ses membres tiennent à accélérer et à approfondir les réformes qui visent à construire une économie productive. »
Dans un entretien à TSA, publié vendredi 23 novembre, Robert Malley, président d’International Crisis Group, avait clairement désigné le FCE comme faisant partie d’une « nouvelle élite économique » qui « résiste fermement à tout changement qui risquerait de lui nuire ».
« Elle comprend certains membres du secteur privé, en particulier le Forum des chefs d’entreprise (FCE), dont le pouvoir s’est accru depuis 2014. Soyons clairs : il n’y a rien de mal à l’essor du secteur privé qui est générateur d’emplois, et qui rend possible la diversification économique. Cela ne devient un problème que lorsque ce secteur se mue en oligarchie privée capable d’influencer la politique de l’État en fonction de ses propres intérêts plutôt que de ceux de la nation dans son ensemble », avait déclaré M. Malley.
Ali Haddad a aussi égratigné de nouveau Issad Rebrab, sans le citer. « Nous ne soutenons pas les opérateurs qui expliquent systématiquement les succès par leur savoir-faire et leur maîtrise de l’art de l’entrepreneuriat, mais qui imputent leurs échecs aux prétendues entraves des autorités. Ce sont pourtant des gens qui ont fait fortune en Algérie grâce aux mesures d’encouragement de l’investissement », a lâché Ali Haddad.
Intervenant trois jours après le discours « musclé » du président de la République, le président du FCE a peut-être cherché à lever les équivoques qui pourraient naître des propos du chef de l’État concernant ceux qui « tiennent le bâton par le milieu ».
Haddad a clairement fait savoir qui lui et les membres de son organisation ne font pas partie de cette catégorie, réitérant son soutien indéfectible à Abdelaziz Bouteflika sans, faut-il le souligner, l’appeler à briguer un cinquième mandat. « On n’est pas de ceux qui tiennent le bâton par le milieu », a-t-il assuré.
« La situation que vit notre pays ne permet pas les hésitations ni les ambiguïtés. C’est ce qu’a réitéré le président de la République, le moudjahid Abdelaziz Bouteflika, dans son discours adressé aux walis, quand il a appelé tout le monde à s’engager pleinement dans les options économique et politique national ou d’en sortir définitivement, le temps des demi-mesures est révolu. Nous au FCE, notre position est immuable et nous ne revenons pas sur notre soutien au président Bouteflika », a tranché Ali Haddad.
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