En Algérie, il n’y a pas que les produits alimentaires qui ont flambé ces dernières années. Les prix du matériel informatique connaissent une importante augmentation.
En effet, très demandés depuis le début de la crise sanitaire et l’avènement du télétravail, les prix des ordinateurs et notamment des PC portables ont, pour certains modèles, quasiment doublé.
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Prix affiché d’un ordinateur I3, 11e génération (RAM 4GB) de la marque Lenovo dans un magasin de la capitale, à Dely Brahim: 99.000 DA. Le même modèle était proposé il y a encore quelques mois à 77.000 DA. Prix d’un ordinateur Asus i5, 10e génération (8GB) : 139.000 DA. Pour un PC I7 (9750HQ) de la même marque (8 GB), il faut compter pas moins de 220.000 DA.
Un Asus Vivobook est, par ailleurs, affiché à 250.000 DA. Un laptop Lenovo I5 (4GB) est quant à lui proposé à 120.000 DA.
Le vendeur de ce magasin explique que « depuis l’été 2020, les prix des PC portables n’ont pas arrêté d’augmenter« .
Interrogé à ce sujet, un autre vendeur de matériel informatique qui a pignon sur rue à Alger centre affirme que les prix des ordinateurs portables ont augmenté de « 30 %, voire 50 %« .
Il explique : « Pour un PC d’entrée de gamme, avant, on le vendait à 45 000 DA. Aujourd’hui, impossible de vendre le même type d’ordinateur à moins de 69 000 DA. Pour ce qui est des ordinateurs de moyenne gamme, actuellement on les vend à partir de 92.000 DA. Et pour les PC haut de gamme c’est à partir de 110 000 DA et ça peut aller jusqu’à 300.000 DA et parfois plus pour certains modèles« .
Un troisième vendeur déclare pour sa part que « les ordinateurs ont augmenté de 15 à 20 %. Tout a augmenté, c’est normal que le prix des ordinateurs augmente aussi« .
Il est à noter que cette flambée dans le marché algérien de l’informatique ne touche pas uniquement les ordinateurs. En effet, les prix des imprimantes ont connu une importante augmentation ces dernières années.
« Pour les imprimantes, les prix ont quadruplé« , affirme notre premier interlocuteur qui donne pour exemple le prix de l’imprimante Canon 6030.
« Il y a quatre à cinq ans, elle ne coûtait même pas 9000 DA. Aujourd’hui, elle est à 45.000 DA. Et même à ce prix-là, les gens se disputent pour l’avoir tellement elle est indisponible« , déclare-t-il.
Les raisons de la flambée
Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette flambée des prix du matériel informatique en Algérie. Une demande qui n’a cessé de croître depuis le développement du télétravail dans le pays, la crise économique et la dévaluation du dinar sans oublier la crise sanitaire qui a entraîné son lot de difficultés en termes d’approvisionnement et de transport.
Pour nos interlocuteurs, l’augmentation du prix du transport à l’international est incontestablement à l’origine de cette flambée.
« Le prix du shipping a triplé. Le transport est devenu trop cher« , déclare l’un des vendeurs interrogés. Un avis partagé par un autre intervenant : « C’est à cause de l’augmentation des taxes et du prix du transport. C’est une augmentation de presque 60 %« .
Le marchand du magasin de Dely-Brahim développe : « On ramène les ordinateurs de Chine. Le conteneur qui coûtait 4000 dollars avant la crise du covid-19, coûte maintenant 20.000 dollars« .
Une hausse du fret qui, selon ce denier, pousse les magasins à avoir davantage recours au système d’importation informelle via les cabas.
Des produits « cabas » qui donnent droit, pour la plupart du temps, à aucune garantie sur les équipements vendus.
L’un des vendeurs tient à soulever un autre problème : la pénurie de certains composants des ordinateurs et autres équipements informatiques. « Il y a une pénurie mondiale de cartes graphiques. Il y a encore quelques temps, les cartes graphiques coûtaient 35.000 DA. Aujourd’hui, elles sont rares et elles coûtent près de 80.000 DA. C’est donc normal que le prix des PC fixes augmente« , souligne-t-il
Baisse d’activité
La flambée des prix a, inévitablement, eu une répercussion sur l’activité des magasins d’informatique en Algérie. « Notre activité a énormément diminué depuis deux, trois ans maintenant. Ce n’est même pas comparable à la période d’avant le covid. Nos ventes ont diminué de pratiquement 80 %. Nous sommes actuellement en stand-by« , déplore l’un des vendeurs interrogés.
Puis, il relativise : « On espère que la situation va s’arranger d’ici la fin de l’année. Le prix du shipping commence à diminuer et le transport aérien a repris, c’est ce qui nous laisse avoir un peu d’espoir« .