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Hausse des prix, détenus d’opinion : le PT s’alarme de la situation en Algérie

Hausse des prix, détenus d’opinion : le PT s’alarme de la situation en Algérie

Le Parti des travailleurs (PT) a dressé à nouveau un tableau sombre de la situation économique, politique et sociale en Algérie.

Lors de sa première session en 2022, le secrétariat du Bureau politique (SBP) du parti de Louisa Hanoune dit constater les « conséquences mortelles »  sur le pouvoir d’achat des citoyens « déjà réduit à une peau de chagrin »,  après l’entrée en vigueur et  l’application des augmentations de diverses taxes comprises dans les  différentes  dispositions de  la loi de finances 2022. » 

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« Flambée meurtrière » des prix

Le PT met en cause directement le gouvernement dans la hausse des prix des produits de consommation. Le PT parle de « flambée meurtrière » des prix depuis le 1er janvier, en soulignant que « l’augmentation de la TVA sur le sucre blanc et brut, le prix des intrants dans la fabrication des agro-alimentaires engendrent une augmentation effrayante de divers produits de consommation courante. »

Le parti de Louisa Hanoune indique que les « boulangers ont procédé à l’augmentation de 50% du prix de la baguette de pain ordinaire et qui en plus devient rare, la pénurie de l’huile de table et de la farine nous rappellent  « les manifestations » dites du sucre et du café de janvier 2011, qui ont failli faire basculer l’Algérie dans le chaos du dit printemps arabe. »

Le PT critique le gouvernement qui a renvoyé aux « calendes grecques » l’augmentation « promise » du point indiciaire pour les salariés de la fonction publique sachant qu’ « aucune  enveloppe budgétaire n’a était  prévue à cette fin dans la LF 2022, ce qui confirme son caractère incertain. »   

« Le même discours englobe l’allocation chômage reportée aussi dans les mêmes conditions. D’autre part il est établi que  l’allègement annoncé de l’IRG pour les salaries  n’aura aucune incidence sur les bas salaires  étant donné que les augmentations sont dérisoires par rapport au cout de la vie, seule l’échelle mobile des salaires et pension est à même de préserver le pouvoir d’achat », déplore encore le Parti des travailleurs dans un communiqué publié ce mercredi 5 janvier.   

Pour le PT, le rapport de la Banque Mondiale, qui a fait l’objet de violentes critiques de la part de l’agence officielle et du Sénat, est « très en deçà de la réalité car concernant la pauvreté, il s’appuie uniquement sur l’état de la santé, de l’éducation et des conditions de vie de la population, sans tenir compte de l’effondrement du pouvoir d’achat de la majorité de la population. »

« Mais, par-delà le contenu et la riposte ahurissante de certains responsables et d’une certaine presse,  il est clair que la dégradation de la situation sociale ouvre la voie  à l’instabilité menaçant la sécurité nationale », met en garde le PT.

Le PT poursuit en indiquant que l’année 2022 commence avec une « dégradation effrayante » de la situation sanitaire en « conséquence de l’explosion de la 4ème vague de Covid 19 ».

« Au lieu de généraliser la gratuité des tests, analyses et radios inaccessibles pour la majorité, de doter les hôpitaux des moyens humains et matériels nécessaires pour soigner et sauver les malades sans pénaliser les autres malades, il  présente le vaccin comme une solution miracle démentie par la réalité, c’est à dire le nombre de personnes vaccinées contaminées dans le monde », souligne encore le PT.

« Plus de 300 détenus politiques et d’opinion »

Au plan politique, le PT affirme que l’année 2022 commence « également avec son lot d’atteintes aux libertés démocratiques, plus de 300 détenus politiques et d’opinion sont toujours incarcérés » et des « milliers d’autres militants sont victimes de l’arbitraire, du recours exagéré à la détention préventive, des journalistes sont sous harcèlement judicaire permanent. »

« Situation jamais égalée sous les différents gouvernements ces dernières années, c’est le droit à l’exercice de la politique, des libertés individuelles et collectives qui est remis en cause », remarque le Parti des travailleurs. 

Pour le parti de Louisa Hanoune, cette situation « fragilise davantage notre pays » et « ouvre la voie aux diverses ingérences étrangères ». Comme en témoigne, poursuit le PT, la « requête adressée au gouvernement algérien le 27 décembre dernier, par le  bureau du Haut-commissaire aux droits de l’Homme des Nations unies rapport de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme dans notre pays »

« Dans le même chapitre il ressort des quelques éléments rendus publics concernant le projet d’amendement à la loi 90/14 relative à l’exercice des libertés syndicales,  la tendance vers la caporalisation des syndicats par l’administration, par leur mise sous contrôle », déplore le Parti des travailleurs.

Il ajoute que « l’avant-projet contiendrait une dérive gravissime matérialisée dans la confiscation du droit à l’organisation politique pour les syndicalistes les privant d’un composant essentiel de leur citoyenneté »

« Le projet consacre par ailleurs, la privation des travailleurs non déclarés à la CNAS de l’exercice du droit syndical les soumettant à l’arbitraire total et l’exploitation et l’oppression légalisés. Ces éléments à eux seuls établissent le caractère gravement régressif du projet et la marche au totalitarisme », révèle encore le PT.

Comme solutions, le PT réclame « l’arrêt immédiat du rouleau compresseur sur les terrains socio/économique et politique. C’est à dire le gel de toutes les mesures anti-sociales et anti-nationales contenues dans la loi de finance 2022 et de l’arrêt toutes les atteintes aux libertés, la libération de  tous les détenus politiques et d’opinion ».

Il réclame aussi la « prise en charge réelle des besoins et revendications socio-économiques de l’immense majorité du peuple travailleur, par une véritable politique économique basée sur une réelle augmentation des salaires et pensions qui engendrera une augmentation de la consommation  à même de booster la production et relancera la machine économique créatrice d’emplois véritables. »

Le PT juge que « l’heure est très grave » et se demande si les autorités « mesurent l’extrême précarité de la situation nationale et les périls qu’elle fait porter sur le pays ». 

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