Pour la deuxième fois en moins d’une année, les prix du poulet connaissent une augmentation fulgurante en Algérie. En avril dernier, la viande blanche a déjà flambé, et rebelote en ce début de septembre.
En l’absence de régulation, les consommateurs algériens, éprouvés par la crise économique, continuent ainsi de subir une hausse des prix des produits de consommation. Sur le marché, les prix des fruits et légumes ont atteint des seuils intolérables pour la majorité des consommateurs.
S’agissant des viandes, le prix du poulet s’est envolé pour atteindre en quelques jours seulement 480 DA voire 500 DA le kilo, soit une hausse de 30 % en l’espace d’un mois, selon Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection des consommateurs (Apoce).
« Il y a un mois, le poulet coutait en moyenne 350 DA le kilo. Avec une augmentation de près de 30 % on est à 450 DA. Cette fluctuation est importante », analyse M. Zebdi.
La hausse des prix du poulet est provoquée par le double effet de la hausse des prix du poussin et des aliments de volaille, selon les éleveurs. « Nous avons un problème de hausse du prix du poussin », se plaint dans une déclaration à El Khabar, un éleveur de poulet installé à Sétif.
Ces poussins ont atteint des prix historiques. « Le prix du poussin qui était entre 40 et 50 DA est passé à 150 jusqu’à 160 DA. Sur le marché informel, le prix atteint 180 DA », expose l’aviculteur. « Ce prix-là ne m’arrange pas », finit-il par admettre.
À l’augmentation des prix des poussins et des aliments s’ajoute la hausse des prix des soins. « Le prix de référence chez l’éleveur s’élève à 270 DA le poulet. En comptant les frais des abattoirs, le poulet arrive chez le consommateur à un prix de 450 DA/kilo », calcule l’éleveur. À la hausse du kilo de poulet se greffe une hausse du prix des œufs à 15 DA l’unité.
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S’il y a des raisons « objectives » à cette hausse, le président de l’Apoce estime que le seuil de 500 DA le kilo de poulet est tout simplement « inadmissible » et ne se justifie pas.
« La production disponible actuellement sur le marché est coûteuse et ce pour plusieurs raisons », estime Zebdi, faisant référence à l’augmentation du prix du poussin et de l’aliment de volaille.
Deux facteurs auxquels il faudrait ajouter les pertes dues à la chaleur et aux maladies qui touchent la volaille. « Un prix à 450 DA (prix consommateur) couvre toutes les pertes et les coûts, avec un taux de bénéfice assez conséquent. Mais les prix atteignent des seuils de 500 DA, c’est du vol ! » s’emporte Mustapha Zebdi.
« Face à ces prix qui dépassent tout entendement, l’association ne peut rester les bras croisés. Et informe les éleveurs que si les prix restaient à 450 DA/kilo, elle lancerait une campagne nationale de boycott du poulet. Pour que tout le monde soit prévenu », a annoncé l’Apoce sur sa page Facebook.