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Hichem Lahreche, portrait d’un maître chocolatier algérien qui a conquis l’Amérique

Hichem Lahreche, portrait d’un maître chocolatier algérien qui a conquis l’Amérique

Source : Facebook Hichem Lahreche
Hichem Lahreche

Il est mondialement connu. Avec sa toque de maître pâtissier- chocolatier, Hichem Lahreche a conquis le pays de l’oncle Sam. À la Maison Blanche, il a servi le couple Clinton.

L’artisan chocolatier algérien de renom a régalé les papilles de familles royales qataries. Il a aussi créé sa propre marque de chocolat de luxe et envisage d’investir en Algérie.

Le chocolat, « madeleine de Proust » de son enfance

Né en 1967, dans le quartier de Bologhine à Alger, Hichem Lahreche a grandi au Telemly, sur les hauteurs de la grande artère de Didouche Mourad.

« Ce quartier pullulait de belles pâtisseries et chocolateries gérées par des pâtissiers et autres confiseurs, qui avaient appris le métier avec des artisans français, propriétaires de ces commerces avant 1962. Ma « madeleine de Proust », c’est le petit pain au chocolat que m’achetait ma grand-mère en m’accompagnant à la crèche située au parc Mont-Riant (Telemly) », raconte-t-il à TSA.

Hichem Lahreche décroche son bac, tente de faire des études supérieures à Alger pendant une année, avant de jeter l’éponge, et de s’envoler vers la Suisse en 1989, avec des projets plein la tête. Dans le pays du chocolat, Hichem Lahreche se découvre une passion. « J’ai suivi des stages au pays du chocolat chez un ancien artisan chocolatier », confie-t-il.

En route vers les États-Unis !

Fort de cette formation, Hichem Lahreche ne reste pas en Suisse. Il s’envole au pays de l’oncle Sam. Il a 20 ans et une furieuse envie de réussir dans ce commerce de bouche.

« J’ai eu une chance folle. J’ai immédiatement été pris sous l’aile d’un grand chef qui m’a mis la main à la pâte. S’il me restait un doute pour le métier que je voulais exercer, il a fait Pschitt : je suis littéralement tombé amoureux de ce travail et j’allais me donner les moyens de réussir dans ce domaine », poursuit-il

En 2002, Le futur maître chocolatier casse sa tirelire et s’offre une solide formation dans la prestigieuse école Le Nôtre en France. Muni de son diplôme, il retourne aux États-Unis. Il faut une mise à niveau de ses diplômes, alors il s’inscrit à l’Académie de cuisine du Maryland.

« J’y ai effectué un stage d’une année tout en travaillant en alternance aux côtés du grand chef français Michel Richard, dans un restaurant gastronomique situé dans le quartier de Georgetown, à Washington, la capitale fédérale des États-Unis. Cette enseigne était fréquentée par le gratin des politiciens », se souvient-il.

Hichem Lahreche à la Maison Blanche

La carrière du pâtissier, confiseur, chocolatier algérien prend l’ascenseur. En 1998, Hichem Lahreche est recruté par la Maison Blanche. Il y travaillera pendant deux ans. Au sein d’une équipe, il concocte les gâteaux et autres gourmandises servis par le couple Clinton à leurs invités.

Il nous livre un petit secret : « Bill Clinton était allergique au beurre, alors, nous faisions en sorte d’alléger nos recettes par rapport à cette matière grasse », confie-t-il.

Rising Star

L’année 2006, le consacre ‘Rising Star’ « Étoile montante » aux États-Unis. C’était ma première nomination dans le domaine de la chocolaterie et de la pâtisserie aux États-Unis.

Les portes continuent à s’ouvrir devant l’enfant de Telemly. « J’ai fait partie de l’équipe qui a ouvert le premier hôtel ‘Trump Tower’ de Donald Trump ».

En 2009, il s’envole pour le Caire où il travaille dans le palace du président égyptien Hosni Moubarak.

« Seize mois plus tard, le printemps arabe s’est déclaré et j’ai dû quitter de toute urgence l’Égypte. J’ai posé mes bagages à Orlando en Floride où un contrat avec Universal Studios m’attendait ».

Dans la foulée, l’artisan chocolatier lance sa propre marque de chocolat baptisé Criollo Chocolatier. « Je fournissais de nombreux hôtels de luxe avec mes chocolats raffinés ».

En 2016, Hichem Lahreche fait partie du Top 10 des meilleurs chocolatiers d’Amérique du Nord.

Lahreche Chocolatier

Deux ans plus tôt, en 2014, l’entreprise Disney World lui fait une proposition alléchante : créer des chocolats frappés de leur sigle.

Le Covid a mis fin à ce partenariat. Mais l’artisan chocolatier a su rebondir en créant une autre marque de chocolat, à son nom en 2022 : Lahreche Chocolatier.

Parallèlement, le maître chocolatier algérien est approché par la famille régnante qatarie à Doha, pour le lancement de sa chaîne de pâtisseries de prestige. « Actuellement, je suis leur consultant », précise-t-il.

Tout ce qu’il faut savoir sur un bon chocolat

Le maître chocolatier algérien nous prodigue quelques astuces autour de cette irrésistible gourmandise qui est le chocolat.

« Il ne faut jamais garder une tablette de chocolat au réfrigérateur, car l’humidité est son ennemi numéro un. »

Nous avons voulu savoir quel était le meilleur moment pour déguster du chocolat. « Le matin, croquer un petit carré de chocolat amer, à partir de 64 % de cacao, est indiqué pour vous donner de l’énergie », suggère-t-il.

À la question de savoir quel est le secret pour produire un bon chocolat, Hichem Lahreche répond : « Il faut un bon cacaotier, une bonne exposition au soleil, une bonne fermentation des fèves ainsi qu’une bonne évaporation des acides pour un parfait équilibrage ».

Chocolat blanc ou noir ?

Il s’exprime aussi à propos du chocolat au lait. « La Suisse est le pays où le chocolat au lait a été créé par Nestlé. C’est le meilleur chocolat au lait à mes yeux, suivi de celui qu’on trouve en Belgique. Les Américains en consomment énormément, et les Français préfèrent le chocolat noir ».

Pour l’avenir, Hicham Lahreche songe à investir en Algérie. « Je suis quelqu’un de fonceur. Lorsque je suis allé aux États-Unis, sans aucun moyen, j’ai dit à un ami, « je vais mettre ce pays dans un sandwich et le déguster, tu vas voir ! ». Rien n’a été facile, mais je n’ai jamais baissé les bras ! », argue-t-il

Une belle success story et un avenir plein de nouvelles promesses pour ce grand chef pâtissier et chocolatier qui, à 57 ans, n’a pas encore dit son dernier mot.

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