Quinze jours après l’élection de Tebboune à la tête de l’Etat, les tribunaux continuent d’envoyer des signaux contradictoires concernant les manifestants et les activistes du Hirak. Si des détenus du drapeau amazigh ont quitté la prison cette semaine après la réduction de leur peine en appel, d’autres activistes ont été lourdement condamnés.
Hier mercredi, cinq détenus du hirak ont quitté la prison d’El Harrach, a annoncé le CNLD sur sa page Facebook. Agouazi Mohand, Azoug Arezki, Bareche Hafid, Betlis et le palestinien Derouiche Aala avaient été « tous arrêtés vendredi 28 juin à Alger, et condamnés à un an de prison dont 6 mois avec sursis par le tribunal de Sidi M’hamed pour avoir brandi fièrement le drapeau amazigh », précise le CNLD. Ce mercredi, les cinq détenus ont bénéficié d’une réduction des peines à six mois dont trois ferme par la Cour d’Alger, a ajouté la même source.
La veille, mardi, neuf détenus d’opinion ont quitté la prison d’El Harrach après leur procès en appel devant la Cour d’Alger. Il s’agit de Acherfouche Amar, Chami Arezki, Yahiaoui Hillal, Khebani Abdelbasset, Belhoul Med Ameziane, Bounouh Nabil et Boualouache Kamel, arrêtés le 28 juin, et Kasmi Yazid et Bouguetaya Zineddine, en prison depuis le 5 juillet. La Cour d’Alger a réduit leur peine de 1 an de prison dont six mois avec sursis à six mois de prison dont trois avec sursis. Un dixième détenu, Smaïl Chebili, a bénéficié de la même réduction, mais ne devrait quitter la prison d’el Harrach que dimanche prochain, étant arrêté le 27 septembre.
Cette semaine a également été marquée par de lourdes sentences prononcées à l’encontre de militants du Hirak. Hier, le militant Hadj Gharmoul a été condamné à 18 mois de prison ferme par le tribunal de Mascara.
Ce jeudi, le CNLD rapporte que Hichem Aissaoui a été condamné à un an de prison ferme. Il « a été entendu par le procureur du tribunal de Bab El Oued, mardi 24 décembre, puis présenté devant le juge en comparution directe qui l’a condamné à 1 an de prison ferme, en l’absence des avocats », affirme le Comité qui recense les cas de militants du Hirak arrêtés ou condamnés. « Hichem Aissaoui, âgé de 29 ans, est à la prison d’El Harrach », ajoute le CNLD, sans d’autres précisions.
Par ailleurs, les demandes de libération provisoire de Karim Tabbou et de Fodil Boumala ont été rejetées par la justice cette semaine. Celle de Samir Belarbi, qui devait être examinée hier mercredi, a été renvoyée à la semaine prochaine.