Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a dénoncé ce mercredi les conditions d’incarcération des détenus emprisonnés après avoir brandi un drapeau berbère durant les manifestations, affirmant notamment que Samira Messouci, élue à l’APW de Tizi-Ouzou, s’est vue imposer le port du hijab pour recevoir des soins en détention.
« S’agissant des conditions de détention, le moins que l’on puisse dire est qu’au niveau de la prison d’El Harrach, elles relèvent d’une époque qu’on croyait à jamais révolue », affirme le CNLD dans un communiqué diffusé ce mercredi, estimant que « dans cet établissement, la dignité d’un détenu est une notion étrange ! ».
Le comité a notamment mis l’accent sur les conditions de détention de Samira Messouci, jeune élue à l’APW de Tizi-Ouzou. « Samira Messouci subit une pression morale indigne de cette institution », indique le CNLD, affirmant que « pour pouvoir se soigner à l’infirmerie, on lui impose de porter un ‘’hijab’’ sous prétexte que l’infirmier qui doit l’examiner est de sexe masculin ».
« Refusant ce chantage, Samira Messouci se retrouve privée depuis le 28 juin, jour de son arrestation, de soins suite aux traumatismes causés par les brutalités des policiers qui l’ont appréhendée », dénonce le Comité national pour la défense des détenus, dont sont membres le collectif d’avocats de la défense des détenus d’opinion.
« L’acharnement de l’administration pénitentiaire va jusqu’à lui interdire le port de la robe kabyle et le foulard ‘’amendil’’ qui va avec, qu’elle avait choisi elle-même devant la condition insistante de cette administration de vouloir lui imposer de porter le hijab le jour de son jugement au tribunal de Sidi M’hammed, portant ainsi atteinte, une fois de plus, à sa conviction et liberté de choix », s’indigne en outre le CNLD.
« Sur le plan de l’instruction du dossier, le CNLD relève un traitement qui s’étire volontairement dans le temps », indique par ailleurs le comité, estimant qu’il « est clair que le seul objectif d’une procédure qui n’a pas lieu d’être au regard de la loi est de faire des détenus une monnaie d’échange ou un moyen de chantage pour la concrétisation de la feuille de route pour régénérer le système qui a ruiné le pays », et réitérant son appel à la « libération immédiate et inconditionnelle » desdits détenus.