Après une accalmie qui a duré plusieurs semaines, les arrestations et les incarcérations des hirakistes ont repris de plus belle. Hier, mardi 27 avril, la marche hebdomadaire des étudiants a été empêchée pour la première fois et des dizaines d’arrestations ont été effectuées.
La plupart des personnes interpellées ont été remises en liberté le jour-même et au moins un manifestant a été gardé à vue pour être présenté devant la justice. Il s’agit de l’étudiant Massoum Mahieddine Abdelfateh.
Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), le père de l’étudiant s’est déplacé au commissariat et il a été informé que son fils sera présenté devant le procureur du tribunal de Bab el Oued. Une perquisition au domicile de Massoum Mahieddine, sis à Blida, a été effectuée ce mercredi, ajoute la même source.
À Alger, Karim Tabbou a été placé en garde à vue, suite à une convocation qu’il a reçu après la plainte déposée par le président du Conseil national des droits de l’homme Bouzid Lazehari. Ce dernier a été conspué par Tabbou lors des obsèques de Me Ali Yahia Abdenour lundi au cimetière de Ben Aknoun (Alger).
Le domicile du défenseur des droits de l’homme Kaddour Chouicha a été également perquisitionné à Oran ce mercredi, selon le CNLD. Quelques heures auparavant, l’activiste et sa femme, Djamila Loukil, journaliste et militante du Hirak, avaient été arrêtés à leur sortie du tribunal d’Oran où leur procès en appel dans une ancienne affaire venait d’être reporté. Ils ont été relâchés en début de soirée, et convoqués à se présenter demain jeudi 29 avril au commissariat central d’Oran, toujours selon le CNLD.
Autre perquisition, celle du domicile de l’activiste Hicham Khiyat, à Blida. Hicham Khiyat est coordinateur national du Rassemblement des jeunes pour l’Algérie et co-fondateur de l’initiative Nida-22. Il a été arrêté ce mercredi sur son lieu de travail, à la direction de Sonelgaz de Blida, par la gendarmerie nationale qui a par la suite perquisitionné son domicile, emportant son ordinateur, précise le CNLD.
Ces perquisitions surviennent après celles de dimanche dernier aux domiciles de plusieurs activistes, arrêtés dans différentes villes du pays et transférés à Oran. Il s’agit de Tahar Boutache arrêté à Constantine, Djahed Zakaria arrêté à Mostaganem, Ibrahim Yahiaoui arrêté à Ain Defla et Mustapha Guira, arrêté à Alger, selon le CNLD.
Leur garde à vue a été prolongée. Ceux qui ont été interpellés lors de l’empêchement de la marche de vendredi 114 dans la capitale de l’Ouest algérien sont également toujours en garde à vue. C’est le cas notamment du journaliste Saïd Boudour et de l’activiste Yasser Rouibah.
Selon le CNLD, 15 personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue depuis vendredi 2.
| Lire aussi : Hirak, Algérie-France, Algérie-Maroc… : entretien avec Gilles Kepel