Salah Goudjil persiste et signe : le concept Novembaria-Badissia est un mélange des genres qui n’a rien à voir avec l’histoire véritable de l’Algérie et qui n’a, de ce fait, pas lieu d’être.
S’exprimant au cours d’une conférence à l’Ecole nationale d’administration (ENA) à Alger lundi, à l’occasion de la commémoration du déclenchement de la guerre de Libération nationale, le président du Conseil de la Nation, deuxième personnage de l’État algérien, est revenu à la charge contre ce courant idéologique et politique apparu après le Hirak de 2019.
Pour Salah Goudjil, si l’on est arrivés là, c’est à cause de l’école qui, selon lui, n’enseigne pas « l’histoire véridique ». « Il faut enseigner l’histoire véritable à nos enfants », a-t-il tonné. Le président du Sénat, 92 ans, a indiqué que le rôle de sa génération est de « transmettre le message de Novembre » pour qu’il soit ancré chez les jeunes générations.
« Il y a des falsifications qui touchent certains concepts, même celui de Novembre », dénonce-t-il.
Salah Goudjil à propos du courant badissi : « L’école doit enseigner l’histoire véridique »
« Je l’ai déjà dit et je le répète, ils parlent de Novembaria-Badissia, alors que Ibn Badis est mort en 1941 (1940, NDLR) », explique Goudjil.
Poursuivant son explication, il a rappelé qu’il n’y a « ni leader (zaim) ni leadership ni parti derrière la révolution de novembre ». « Novembre appartient aux hommes libres et au vrai peuple, son slogan est par le peuple et pour le peuple. Il n’appartient à personne mais à tout le peuple algérien », a défendu Salah Goudjil, insistant sur le fait qu’il faut voir comment « à travers les manuels scolaires, enseigner notre Histoire véridique ».
Ce n’est pas la première fois que le président du Conseil de la Nation s’attaque frontalement au courant qui s’est autoproclamé novembriste et badissiste.
Il y a deux ans, le 31 octobre 2021, il avait contesté cet amalgame fait entre la révolution de novembre et l’œuvre de Abdelhamid Ibn Badis, un « réformateur » qui a milité plutôt pour la place de la langue arabe et de l’Islam et mort près de 15 ans avant le déclenchement de la guerre de Libération nationale.
Ses adeptes, réunis dans l’Association des Oulémas musulmans algériens, ont rejoint la révolution en 1956, soit deux ans après son déclenchement. « Dire novembria et badissia c’est mentir à l’histoire. Novembre n’appartient à personne. On ne doit pas enseigner cela à nos enfants car ce n’est pas la vérité », avait dit Salah Goudjil.
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