L’ancien membre du bureau politique, Hocine khaldoune revient dans cet entretien sur les raison qui l’ont poussé à lancer une initiative pour “sauver” le FLN.
Vous doutez de l’allégeance du Secrétaire général du FLN Djamel Ould Abbes au président Abdelaziz Bouteflika. Selon vous Ould Abbes est favorable à la candidature de Sellal en 2019. Quelles sont vos preuves ?
D’abord il ne s’agit pas là d’une conclusion personnelle mais d’une conviction qu’émane de plusieurs cadres et militants du FLN qui se sont unis autour d’une initiative politique pour sauver le FLN. On n’accuse personne mais nous détenons des preuves qu’on rendra publiques le moment opportun. Oui, Ould Abbes n’a jamais été favorable au cinquième mandat. Et ce n’est pas parce qu’il le dit qu’il le pense vraiment. D’abord, ce dernier parle rarement du cinquième mandat préférant utiliser l’expression de la «continuité ». En parallèle, il a lancé une démarche que nous estimons inutile et fanfare pour soit-disant évaluer le bilan du président depuis 1999. Cette démarche s’apparente pour nous à une lettre d’adieu à une époque et un homme qui l’a servie.
L’appel au cinquième mandat doit se faire, Ould Abbes ne l’ignore pas, dans le strict respect du statut du parti et du règlement intérieur. C’est-à-dire au sein du Comité central, or cette instance est gelée depuis l’arrivée de Ould Abbes à la tête du FLN.
En outre ce dernier décide arbitrairement d’interdire aux militants du FLN de parler de cinquième mandat et de plusieurs autres questions d’actualité. Et cela n’est pas normal.
Vous avez justement lancé une initiative pour sauver le FLN, plusieurs initiatives similaires ont échoué. Le destin du FLN semble échapper plus que jamais à ses militants…
Nous sommes confiants pour plusieurs raisons. Notre initiative est sérieuse. Elle n’émane pas des instances du parti, mais c’est bien le fruit de l’union de toutes les forces vives au FLN. Toutes les tendances politiques y prennent part. Nous ne fixons pas une échéance, nous ne dépendons pas d’un rendez-vous politique. Nous voulons un FLN fort. Il y a une adhésion spontanée et très intéressante à notre initiative. Nous livrerons les détails dans les prochains jours. La commission va se réunir la semaine prochaine.
Qu’est-ce que vous reprochez exactement à Ould Abbes ?
Essentiellement cette volonté de mettre le parti au service de ses intérêts personnels. Il veut préserver son poste peu importe le prix pour le FLN. Ensuite, tout le monde a remarqué que le SG du FLN transgresse les statuts du parti. Son nouveau bureau politique est illégitime. Il refuse de réunir le comité central pour se prononcer sur le candidat du FLN en 2019, mais aussi pour présenter le bilan moral et financier de la direction et discuter de la participation du FLN aux élections locales et législatives. La liste est encore longue, on aura l’occasion d’y revenir dans les prochains jours.
Pensez-vous que Ould Abbes agit seul ? A-t-il réellement la possibilité d’imposer ses choix aux militants du FLN ?
Au FLN, Ould Abbes ne consulte personne. Ni les membres du Bureau politique ni les membres du Comité centre ne sont associés à ses décisions. J’ai toujours dit et répété que derrière lui il y a un cabinet noir.