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Houris : graves accusations contre Kamel Daoud en Algérie

Houris : graves accusations contre Kamel Daoud en Algérie

Le roman Houris, de l’écrivain et journaliste franco-algérien Kamel Daoud, serait lié à une histoire vraie d’une rescapée d’une violente attaque terroriste durant la décennie noire en Algérie.

Une femme s’appelant Saâda Arbane et qui se présente comme Aube, le personnage principal de Houris, a porté de graves accusations à l’encontre de l’auteur Kamel Daoud.

Kamel Daoud a obtenu le prix Goncourt 2024, le 4 novembre, pour son roman Houris.

Le livre, qui s’est emparé de la tête des meilleures ventes de la semaine dernière en France, retrace la vie de « Aube », seule rescapée d’une attaque terroriste contre sa famille durant la décennie noire en Algérie.

« Dénoncer l’abus que Kamel Daoud a fait dans son livre sur mon histoire »

Lors de ses sorties médiatiques, Kamel Daoud a soutenu que son dernier livre était une fiction. Mais une femme algérienne, répondant au nom de Saâda Arbane, a affirmé dans une interview accordée à la chaine One TV diffusée vendredi 15 novembre, que le roman retrace sa propre histoire.

D’une voix à peine audible, la femme accuse l’écrivain d’avoir divulgué son histoire sans son consentement. Elle soutient qu’elle a souhaité parler aux médias « pour dénoncer l’abus que Kamel Daoud a fait dans son livre sur mon histoire ».

Elle explique avoir refusé que son histoire soit divulguée. « Mais lui, il l’a bien divulguée », a déploré Saâda Arbane, aux côtés de son mari. Elle trouve inconcevable d’exposer quelqu’un ainsi au monde entier sans lui avoir demandé la permission.

Sâada Arbane explique qu’elle ne connaissait pas Kamel Daoud personnellement. Elle avait partagé son histoire avec l’épouse de l’écrivain, psychologue, qui l’avait suivi depuis 2015 dans des séances thérapeutiques pour la soigner des traumatismes d’un crime atroce qu’elle avait subi il y a 25 ans.

Ce crime est survenu, selon l’intervenante, lorsque sa famille a été décimée par un groupe armé dans un village près de Tiaret, alors qu’elle n’avait que six ans. Et c’est exactement le fond de l’histoire racontée par Kamel Daoud dans son livre, Houris.

« Il a étalé sa vie dans le livre en changeant le contexte, les dates et les noms »

Saâda Arbane affirme avoir reçu, à maintes reprises, des demandes de la part du couple Daoud, pour l’écriture d’un livre sur son drame. Mais elle a, à chaque fois, refusé.

Lors de son intervention, elle explique que c’est à travers plusieurs détails, dont la cicatrice, la canule (tube respiratoire fixé à son cou), les tatouages, l’avortement et le salon de coiffure…, évoqué dans le roman, qu’elle s’est rendu compte qu’il s’agissait de son histoire.

« Il a parlé de tous les détails. Il a étalé sa vie dans le livre en changeant le contexte, les dates et les noms », souffle l’époux de Sâada. Celle-ci précise qu’elle avait parlé de tous ces détails à l’épouse de l’écrivain « en tant que psychiatre. Je ne l’ai dit à personne d’autre ». D’ailleurs, elle tient à souligner qu’elle n’avait jamais remis une copie de son dossier médical à l’écrivain.

Après la sortie du livre, Saâda Arbane indique qu’elle a pris contact avec l’épouse de Kamel Daoud pour clarifier la situation : « Je lui ai dit que tout le monde m’appelle pour un livre qui parle de moi ».

Mais cette dernière lui a répondu que « le livre ne parle absolument pas de toi » et qu’il « parle d’une victime, une fille blonde avec des yeux verts », a ajouté la femme. Elle lui a même offert une copie du livre, dédicacé par l’écrivain.

« Notre pays a souvent été sauvé par des femmes courageuses, et tu en fais partie. Avec mon admiration », a écrit Kamel Daoud dans la dédicace.

Lorsqu’elle lui a remis le livre, l’épouse de l’auteur de Houris « a même essayé de me soudoyer pour acheter mon silence, en quelque sorte », a encore ajouté Saâda Arbane.

 

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