Human Right Watch (HRW) a estimé, ce lundi 22 janvier, que les autorités algériennes « ont intensifié les poursuites judiciaires contre les membres de la minorité religieuse ahmadie, en se fondant sur des accusations liées à l’exercice de leur religion ».
« Pour le seul mois de décembre 2017, il y a eu au moins huit nouveaux procès en Algérie, où ont comparu au moins 50 Ahmadis. Depuis juin 2016, ce sont 266 Ahmadis qui ont été inculpés, pour certains dans plusieurs procès en même temps », détaille l’ONG dans un communiqué où elle ajoute que le président de la communauté ahmadie, Mohamed Fali, lui a déclaré « qu’au moins, quatre autres procès devaient s’ouvrir au cours du mois de janvier 2018 ».
Les personnes poursuivies sont condamnées à des peines qui vont « d’amendes à un an d’emprisonnement », selon elle. « Les autorités algériennes continuent à persécuter cette minorité sans relâche, apparemment pour le seul fait d’exercer leur liberté religieuse », a indiqué Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. L’organisation accuse également les responsables algériens d’avoir dénigré les membres de cette communauté « à plusieurs occasions ».
Algeria: New Trials Shake Ahmadi Minority https://t.co/Ejdv8pIhT5
— Human Rights Watch (@hrw) January 22, 2018
« En octobre 2016, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, a décrit la présence de fidèles ahmadis en Algérie comme participant d’une « invasion sectaire délibérée » et a déclaré que le gouvernement avait lancé des procédures pénales contre les Ahmadis pour « faire cesser la déviation par rapport aux préceptes religieux. » En février 2017, il a affirmé qu’ « ils portaient atteinte aux fondements mêmes de l’islam », rappelle-t-elle.
HRW souligne que les autorités « traduisent en justice les personnes ahmadies en se fondant sur un ou plusieurs chefs d’inculpation ». Elle cite notamment le « dénigrement du dogme ou des préceptes de l’islam, passible de trois à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 100 000 dinars algériens au maximum (908 USD) », « l’appartenance à une association non autorisée » qui est « passible de trois à six mois d’emprisonnement et d’une amende de 100 000 à 300 000 dinars », la « collecte de dons sans autorisation » et la « pratique d’un culte dans des lieux non autorisés ».
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