Human Rights Watch (HRW) a pressé vendredi les autorités marocaines de libérer un Marocain condamné à deux ans de prison pour avoir appelé sur Facebook à manifester après la mort d’une candidate marocaine à l’émigration par des tirs de la marine.
Le tribunal de première instance de Tétouan (nord) a condamné en octobre dernier Soufian Al-Nguad, un entrepreneur de 29 ans, à cette peine d’emprisonnement et à une amende de 20.000 dirhams (1.850 euros) pour avoir “encouragé à prendre part à une manifestation non autorisée” et pour “rébellion”, rappelle l’organisation de défense des droits humains dans un communiqué.
Cet appel à manifester visait à dénoncer la mort de Hayat Belkacem, une étudiante originaire de Tétouan, tuée par des tirs de la marine marocaine sur un bateau qui tentait de gagner clandestinement l’Espagne. Sa mort, survenue fin septembre, a suscité une vive émotion et des réactions d’indignation dans le royaume.
Les autorités marocaines ont dit avoir visé l’embarcation en raison de ses “manoeuvres hostiles”. Trois autres passagers ont été blessés, tandis que le pilote de l’embarcation, de nationalité espagnole, a été arrêté.
Soufian Al-Nguad avait fustigé sur Facebook le “silence des partis politiques” et loué les supporteurs de l’équipe de football de Tétouan pour avoir appelé à manifester en mémoire de l’étudiante. Il a aussi appelé à se joindre à cette manifestation.
“Soufian al-Nguad n’a fait qu’exprimer sa colère et pousser à manifester suite à la mort d’une femme innocente”, a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
L’ONG appelle les autorités marocaines à réexaminer un “verdict abusif” et “inique”, qui constitue une “violation du droit” de M. Al-Nguad “à la liberté d’expression”.
La prochaine audience du procès en appel de Soufian Al-Nguad est prévue le 11 février