Avec plus de 500.000 hectares de terres agricoles réservées aux oliviers, l’Algérie est l’un des principaux pays producteurs d’huile d’olive dans le monde. En 2020, sa production a baissé à 89.500 tonnes.
Les prévisions de la production nationale pour l’année 2021 sont, par ailleurs, assez pessimistes. En cause, les conditions climatiques défavorables, et surtout, les gigantesques feux de forêts qui ont ravagé cet été le nord du pays, particulièrement la Kabylie, une région connue pour sa production oléicole.
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Dans cette seule région, le feu a parcouru plus de 2500 hectares du massif forestier et a détruit sur son passage près de 1,5 million d’oliviers, soit plus de 40 % des oliviers de la région, selon les données fournies par la direction des services agricoles de la wilaya (DSA).
Une huile d’olive de qualité
Composition chimique, degré d’acidité, goût, couleur. Difficile de déterminer avec exactitude les critères de qualité d’une bonne huile d’olive. Mais une chose est sûre, le pays produit l’une des meilleures huiles d’olive au monde.
Plusieurs marques algériennes ont été distinguées à l’étranger, dans des concours internationaux. L’une d’entre elles est l’huile d’olive Dahbia. Cette dernière a obtenu le premier prix du concours international de Dubaï “Olive Oil Competition” dans la catégorie huile “extra vierge”, et a décroché la médaille d’argent au concours « Japon Olive Oil Price », deux concours internationaux des huiles du monde.
Pour l’oléiculteur Hakim Alileche, producteur de cette huile, “l‘huile d’olive algérienne est un produit haut de gamme qui a su s’imposer à l’international“. Selon lui, “les producteurs locaux d’huiles d’olive n’ont aujourd’hui rien à envier à leurs homologues des autres pays méditerranéens tels que la Grèce, la Tunisie, l’Espagne ou l’Italie“.
Produire une huile d’olive de qualité
Pour M. Alileche, l’objectif est “de produire une huile d’olive de très haute qualité et sans aucun défaut“. Pour y arriver, le producteur de l’huile Dahbia dit avoir “banni toutes les anciennes pratiques“. “En termes de conditions d’hygiène et de temps de macération des olives, nous avons banni toutes les anciennes pratiques. À cela, il faut ajouter que nous triturons les olives le jour même de la cueillette, et à froid uniquement. Cela permet d’obtenir une huile d’olive douce et de meilleure qualité“, a-t-il ajouté
Revenant sur les différentes distinctions qu’il a obtenues à l’étranger, M. Alileche se dit fière de contribuer, grâce à ses produits, “à redonner à l’Algérie une place honorable sur le plan du business international“. “Ces distinctions m’ont permis également d’avoir des demandes des quatre coins du monde, mais la priorité est au marché algérien“, a-t-il dit.
Il est à noter qu’en Algérie, le prix d’un litre d’huile d’olive est actuellement cédé à partir de 650 DA. L’Algérie a par ailleurs exporté pour 178,000 dollars d’huile d’olive vierge et extra vierge en 2019, dernière année pour laquelle des données de l’Observatoire de la complexité économique (OEC) sont disponibles.
Consommation et bienfaits de l’huile d’olive
Vantée pour ses vertus médicinales, l’huile d’olive est plébiscitée par de nombreux ménages en Algérie.
Riche en bons acides gras et en oméga 3, elle contribuerait à la prévention des AVC et des maladies cardiaques, ainsi que des cancers du sein, des voies respiratoires et du tube digestif . Des études démontrent qu’elle pourrait même diminuer le risque de diabète et d’ostéoporose.
Selon les statistiques du Conseil oléicole international (COI), la consommation d’huile d’olive par habitant en Algérie, pour l’année 2019-2020, s’élève à 2 kilogrammes par habitant.
Pour M. Alileche, l’Algérie, qui est classée troisième dans le monde arabe en termes de consommation d’huile d’olive, “recèle de potentialités“.
“Le secteur oléicole en Algérie a des potentialités mais il a besoin d’un accompagnement technique et d’une écoute de la part des pouvoirs publics“. Selon lui, “l’huile d’olive est une bonne alternative économique pour notre pays“, qui est confronté à la baisse de ses revenus en devises, conséquence de la chute des prix du pétrole, a-t-il conclu.