Huit personnes sont mortes et une autre a été grièvement blessée dans le violent incendie dans la nuit de lundi à mardi d’un immeuble à Paris qui serait d’origine criminelle, selon les premiers éléments d’enquête.
Arrivé sur place au petit matin, moins de deux heures après la fin de l’intervention des pompiers, le procureur de la République de Paris Rémy Heitz a annoncé sur place qu’une habitante de l’immeuble avait été interpellée et placée en garde à vue.
« Une personne a été interpellée, c’est une femme, elle est actuellement en garde à vue », a-t-il déclaré, précisant qu’il s’agissait d’une « habitante » de l’immeuble.
Une enquête a été ouverte pour « destruction volontaire par incendie ayant entraîné la mort » et confiée à la police judiciaire, a annoncé le parquet de Paris.
Il a fallu plus de cinq heures d’intervention aux pompiers pour maîtriser le feu qualifié dès le début de l’intervention de violent.
L’incendie a également fait 30 blessés dont six pompiers. Plus d’une cinquantaine de personnes ont dû être évacuées en urgence, à l’aide de grandes échelles notamment.
Toutefois le « bilan pourrait encore s’alourdir car les opérations de reconnaissance n’ont pas encore eu lieu dans les derniers étages de l’immeuble, là où le feu était le plus violent », a expliqué à l’AFP le capitaine Clément Cognon, le porte-parole des pompiers sur place.
Nicolas habite en face de l’immeuble ravagé par les flammes: « Au début on a cru à une dispute, on entendait une femme crier très fort. C’était vers 1 heure. Elle criait, elle criait. Là, on est sortis et l’immeuble était déjà très en feu ».
« Les pompiers venaient d’arriver et ce qui était dingue c’était leur impuissance. En fait, ils avaient les camions, les grandes échelles mais ils pouvaient rien en faire. Après ils ont mis des rallonges, des rallonges, des tuyaux des tuyaux, que des petits moyens ».
« Nous on voyait les gens sur les balcons crier sans pouvoir rien faire », raconte-t-il encore.
« On a tout de suite entendu par une voisine que c’était une dispute », affirme-t-il.
– « Bilan terrible » –
« Paris est en deuil ce matin », « le bilan est terrible », a réagi dans un tweet la maire de Paris Anne Hidalgo, qui se rendra sur place « en tout début de matinée ». À 9h, le Conseil de Paris s’ouvrira par une minute de silence en hommage aux victimes, a-t-elle précisé.
Le feu a démarré vers 01H00 du matin selon les pompiers qui évoquent une « scène d’une incroyable violence ». Certains habitants de cet immeuble des années 70, comptant huit étages et situé rue Erlanger, se sont réfugiés sur le toit pour échapper aux flammes, alors que de nombreux résidents ont appelé au secours depuis leurs fenêtres.
« Nous avons dû procéder à de nombreux sauvetages, notamment pour une dizaine de personnes qui s’étaient réfugiées sur les toits », a précisé à l’AFP le capitaine Cognon.
« Au total, une cinquantaine de personnes ont été évacuées par les pompiers notamment grâce à l’installation d’échelles », a-t-il précisé.
Deux immeubles adjacents ont également été évacués par mesure de précaution et des responsables de la mairie du 16e arrondissement étaient sur place dans la nuit pour trouver des solutions de relogement.
Selon Anne Hidalgo, les services municipaux « ont immédiatement pris en charge et hébergé les personnes évacuées » et cet accompagnement des sinistrés va se poursuivre « aussi longtemps que nécessaire », a-t-elle tweeté.
Plusieurs rues de ce quartier chic de Paris situé à la lisière du bois de Boulogne, étaient bloquées par des dizaines de voiture de police et de camions de pompiers, a constaté une journaliste de l’AFP. Une forte odeur de fumée flottait.
Au total, quelque 200 pompiers sur place ont participé aux opérations.
Fin décembre, deux femmes et deux fillettes sont mortes dans un incendie qui s’était déclaré dans une tour HLM de la cité Paul-Eluard à Bobigny en Seine-Saint-Denis. Les victimes étaient toutes mortes par asphyxie.
Le 12 janvier, une explosion au gaz suivi d’un incendie avait fait quatre morts, dans le 9e arrondissement de Paris.