search-form-close
Human Rights Watch dresse un tableau sombre de la situation des droits de l’Homme en Algérie

Human Rights Watch dresse un tableau sombre de la situation des droits de l’Homme en Algérie

L’ONG de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRW), a dressé, ce mercredi 15 janvier, dans son nouveau rapport un bilan sombre de la situation des droits de l’Homme en Algérie durant 2019, année d’une contestation populaire sans précédent en Algérie.

« L’Algérie a été en 2019 le théâtre des manifestations anti-gouvernementales les plus généralisées et les plus persistantes qu’elle ait connues depuis son indépendance en 1962 », affirme HRW dans son rapport 2020 sur les droits humains dans le monde.

« À partir du 22 février, les Algériens sont descendus en masse dans les rues tous les vendredis à Alger, la capitale, et dans d’autres villes, tout d’abord pour protester contre la tentative de leur président, Abdelaziz Bouteflika, d’obtenir un cinquième mandat à la tête de l’État, alors qu’il n’apparaissait que rarement en public depuis qu’il avait souffert en 2013 d’une grave attaque cérébrale; puis, après sa démission le 2 avril, pour réclamer une transition vers un mode de gouvernement plus démocratique », rappelle l’ONG.

En réponse à la poursuite des manifestations, « les autorités ont dispersé des manifestations pacifiques, arrêté arbitrairement des participants, empêché la tenue de réunions prévues par des organisations politiques ou de défense des droits humains, et emprisonné des détracteurs du gouvernement ».

« Alors que de vastes manifestations anti-gouvernementales se déroulaient dans les rues toutes les semaines, les forces de police ont été déployées massivement dans les rues et sur les places du centre de la capitale, ainsi qu’à des points de contrôle, avec pour effet de limiter le nombre de personnes parvenant à se joindre aux marches, puis elles ont exercé un contrôle étroit sur celles qui arrivaient à s’y rendre », détaille HRW, ajoutant que les autorités « ont arrêté des centaines de manifestants pacifiques, remettant la plupart d’entre eux en liberté sans chef d’accusation au bout de quelques heures, mais engageant des poursuites contre des dizaines d’autres et les emprisonnant ».

« Les autorités ont arrêté et inculpé 86 personnes entre juin et octobre, selon le Comité national pour la libération des détenus », indique l’ONG, précisant qu’à la fin octobre, « six de ces personnes avaient été jugées et acquittées, une était remise en liberté dans l’attente de son procès et 79 demeuraient en détention préventive avant leur procès ».

Human Rights Watch cite également plusieurs cas spécifiques, à l’image de la condamnation de l’activiste Hadj Ghermoul, du supporter algérien Mouaffak Serdouk arrêté après avoir été expulsé d’Égypte pour avoir brandi une pancarte contre le pouvoir algérien, ou encore des détentions de Lakhdar Bouragâa, de Karim Tabbou et Louisa Hanoune. HRW cite également les poursuites contre l’avocat Salah Dabouz ainsi que le décès en prison de Kamel Fekhar.

L’ONG évoque également les mesures coercitives prises à l’encontre des organisations internationales de défense des droits humains et des médias internationaux, rappelant que les autorités « ont expulsé un responsable de Human Rights Watch, Ahmed Benchemsi, le 19 août » après avoir « confisqué ses passeports pendant 10 jours » et « après l’avoir arrêté le 9 août à proximité d’une manifestation à Alger et maintenu en garde à vue pendant 10 heures ».

« Les autorités ont expulsé plusieurs journalistes internationaux qui couvraient les manifestations. Tarek Amara, journaliste de l’agence Reuters et ressortissant tunisien, a été expulsé le 31 mars, après avoir été arrêté pour avoir couvert une manifestation contre Bouteflika le 29 mars. Aymeric Vincenot, directeur du bureau d’Alger de l’AFP, a été contraint de quitter le pays le 9 avril, les autorités ayant refusé de renouveler son accréditation », rappelle HRW.

  • Les derniers articles

close