Les exportations algériennes d’hydrocarbures ont fortement augmenté en 2021, a annoncé dimanche soir le PDG de Sonatrach Tewfik Hakar.
Après une année 2020 noire, où l’Algérie a vu ses ventes vers l’étranger de pétrole et de gaz chuter de 40 % à seulement 20 milliards de dollars, la situation s’est nettement redressée en 2021.
Cette forte baisse est due aux conséquences de la pandémie de covid-19 sur les cours du brut qui ont évolué pour la première fois dans l’histoire en territoire négatif au printemps 2020, avant de remonter sensiblement, suite aux décisions prises par les pays de l’Opep+ de réduire la production.
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Mais globalement, la paralysée des transports maritimes et aériens, suite aux restrictions liées au covid-19 dans plusieurs pays, a plombé les cours du pétrole en 2020.
En 2021, la donne a complètement changé, avec la reprise du transport aérien et la réouverture des frontières, le pétrole a augmenté pour dépasser parfois la barre des 80 dollars. Ce dont a profité Sonatrach.
« La production a augmenté de 5 %, les exportations ont augmenté de 19 % en volume et de 70 % en chiffre. Nous avons terminé l’année 2021 à 34,5 milliards et peut-être 35 milliards de dollars. En Algérie, nos revenus ont atteint 2,5 milliards de dollars », a détaillé M. Hakar dans un entretien à la chaîne AL24news, en rappelant que Sonatrach a exporté pour 20 milliards de dollars en 2020. « Ce sont des indicateurs positifs qui nous donnent des capacités dans l’investissement », s’est félicité M. Hakar.
39 milliards USD d’investissements en 5 ans
Le PDG du groupe pétrolier public algérien a indiqué que le programme d’investissement de Sontrach pour 2022 se base sur un prix de référence de 50 dollars le baril. « Nous restons prudents. Il peut y avoir des perturbations sur le marché », a-t-il justifié en indiquant que pour la période de 2022-2026, Sonatrach prévoit d’investir 39 milliards de dollars, en partenariat avec des groupes étrangers. Pour 2022, le groupe algérien prévoit 8 milliards de dollars d’investissement dans l’exploration, la production et la pétrochimie.
« Nous avons des projets dans le raffinage », a-t-il expliqué, en citant la réalisation d’une raffinerie à Hassi Messaoud et l’extension de la raffinerie de Skikda. L’objectif, selon lui, est de « satisfaire la demande locale en carburants ». « Nos capacités financières nous permettent de réaliser nos investissements dans la pétrochimie », a-t-il rassuré.
M. Hakar est revenu sur la gestion de la crise qui a frappé le secteur pétrolier et Sonatrach en 2020, en raison de la baisse historique des prix du pétrole.
« Nous avons fait face à cette crise avec des décisions rapides et fermes. Nous avons respecté la décision de réduire la production. Il y a une baisse historique. D’un million de barils par jour, on est passé à 720.000 barils par jour », a-t-il expliqué. « On a réduit le nombre de salariés dans nos installations de 60 %. Les investissements ont baissé de 50 % en 2020) et les frais d’exploitation ont été réduits. De nombreux groupes étrangers ont perdu beaucoup d’argent, mais Sonatrach a réalisé un bénéfice qui n’est pas important », a-t-il ajouté.