L’Algérie met les bouchées doubles pour la production d’hydrogène vert. Après le projet envisagé avec les Allemands, les Italiens et les Autrichiens, un protocole d’accord vient d’être signé avec les Espagnols pour la production de cette énergie propre, destinée au marché européen.
Sonatrach et la société énergétique espagnole Cepsa ont signé ce lundi 14 octobre un protocole d’accord pour la réalisation de l’étude de faisabilité d’un projet intégré de production d’hydrogène vert et de ses dérivés en Algérie, indique un communiqué de la compagnie pétrolière algérienne.
Le projet est destiné à alimenter principalement le marché européen, précise la même source.
La cérémonie de signature a eu lieu ce lundi au centre des conférences d’Oran en présence notamment du ministre de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab et d’autres membres du gouvernement, du consul général d’Espagne en Algérie et des PDG des deux sociétés, Rachid Hachichi et Maarten Wetselaar. Le PDG de Sonelgaz, Mourad Adjal, était également présent.
Cepsa, un partenaire historique de Sonatrach, est une entreprise mondiale leader qui travaille de manière intégrée tout au long de la chaîne de valeur des carburants. Elle est également active dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’hydrogène, selon la présentation faite par Sonatrach.
Sonatrach et l’Espagnol Cepsa produiront de l’hydrogène vert en Algérie
Les deux parties sont convenues d’exécuter le projet en deux phases, une première pour l’étude de faisabilité et de rentabilité et une deuxième phase pour le développement du projet.
Ce dernier comprend la création d’une usine de production d’hydrogène par électrolyse et de centrales solaires et éoliennes destinées à alimenter les électrolyseurs en énergie renouvelable, en plus d’une usine de production de méthanol ou d’ammoniac vert, ainsi que le stockage et les installations de transport et autres installations nécessaires à l’exploitation commerciale du projet, détaille le communiqué de la compagnie algérienne.
"Le développement conjoint de ce projet intégré contribuera à atteindre les objectifs fixés par les deux entreprises en matière de décarbonation", ajoute Sonatrach qui n’a pas précisé les étapes de ce projet, ni le montant de son investissement.
L’Algérie est également engagée dans le projet SoutH2 Corridor destiné à alimenter l’Allemagne via l’Italie et l’Autriche en hydrogène vert. Un accord entre les différentes parties de ce projet a été signé ce lundi 14 octobre à Oran.
Le projet a fait l’objet d’une réunion qui a regroupé en juillet dernier à Alger les PDG de Sonatrach, de Sea Corridor et Snam (Italie), un membre du conseil d’administration de VNG (Allemagne) et une représentante de Verbund (Autriche).
Il a été convenu au cours de cette rencontre de signer un protocole d’accord pour la réalisation de l’étude de faisabilité dans une première phase. Le projet vise à fournir 4 millions de tonnes d’hydrogène vert par an à l’Allemagne en passant par l’Italie et l’Autriche.
Les gouvernements des pays concernés sont impliqués dans ce projet. "Nous collaborons avec la Commission européenne pour soutenir le projet du corridor SoutH2, qui connectera à l’avenir les flux d’hydrogène vert de l’Italie, de l’Allemagne et de l’Autriche« , a déclaré en juin 2023 la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni à l’issue d’une rencontre à Rome avec le chancelier allemand Olaf Scholz.
En janvier de la même année, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait annoncé qu’il a été convenu avec Mme Meloni, qui effectuait une visite en Algérie, de relancer le projet d’un deuxième gazoduc entre l’Algérie et l’Italie, le Galsi, qui devrait acheminer, outre le gaz, de l’hydrogène vert, de l’ammoniac et de l’électricité.