Le président de la République Abdelmadjid Tebboune s’est entretenu au téléphone ce samedi 20 août avec son homologue français Emmanuel Macron, ont indiqué la Présidence algérienne et l’Elysée.

Les deux chefs d’Etat ont échangé sur deux sujets importants : les incendies qui ont endeuillé l’Algérie cet été et la prochaine visite d’Emmanuel Macron à Alger fin août.

Selon l’Elysée, Emmanuel Macron a présenté ses condoléances à Abdelmadjid Tebboune, au peuple algérien ainsi qu’aux familles et proches des victimes des « terribles incendies des derniers jours. »

Il a fait état de la « disponibilité » de son pays à « fournir à l’Algérie des moyens terrestres et aériens pour y faire face. » Des incendies d’une extrême violence ont frappé mercredi les wilayas d’El Tarf, de Souk Ahras et de Sétif, faisant 37 morts, dont 13 enfants.

El Tarf  a été la plus durement touchée par les feux de forêt avec 30 morts et de nombreux blessés, en plus des dégâts importants occasionnés aux éleveurs et agriculteurs de cette région de l’extrême est algérien.

Outre les incendies, les deux hommes ont discuté de la prochaine visite du président français en Algérie, la première pour Emmanuel Macron depuis l’élection de Tebboune en décembre 2019.

Et comme nous l’avions annoncé en exclusivité le 8 août dernier, le président français est attendu en Algérie le 25 août prochain pour une visite de travail de trois jours, a annoncé l’Elysée dans le communiqué. En plus d’Alger où il aura des entretiens avec son homologue algérien, le président français se rendra aussi à Oran, la deuxième plus grande ville du pays, qui a abrité fin juin les Jeux méditerranéens.

Selon l’Elysée, cette visite « contribuera à approfondir la relation bilatérale tournée vers l’avenir au bénéfice des populations des deux pays, à renforcer la coopération franco-algérienne face aux enjeux régionaux et à poursuivre le travail d’apaisement des mémoires. »

« C’est un déplacement important », affirme un spécialiste des relations franco-algériennes qui anticipe des discussions notamment sur la mémoire, les visas, le Sahel et la situation au Mali où l’armée française vient de retirer ses derniers soldats ainsi que l’énergie et l’approvisionnement en gaz de l’Europe à partir d’Algérie, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

La venue de Macron survient moins d’une année après une violente crise qui a ébranlé les relations franco-algériennes à l’automne dernier.

Cette crise avait été provoquée par les déclarations controversées du président français sur le système algérien et son interrogation sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française en 1830.

Des déclarations qui ont été précédées par l’annonce par Paris de restrictions draconiennes du nombre de visas accordés aux ressortissants algériens, officiellement à cause du refus d’Alger de délivrer les laissez-passer consulaires aux clandestins algériens en situation d’expulsion en France.

Les relations ont ensuite commencé à se réchauffer début 2022, sans revenir pour autant à leur état normal, en raison de la persistance des différends liés à la mémoire et à la circulation des personnes.