Société

« Il est temps d’augmenter le nombre de vols » d’Air Algérie

Après 15 mois de fermeture des frontières aériennes à cause de la pandémie du Covid-19, Air Algérie a été autorisée en juin 2021 à reprendre progressivement ses vols commerciaux.

Cependant, les Algériens venant en Algérie ou se rendant en France, qui est la principale destination desservie par la compagnie aérienne nationale, se plaignent d’un volume de dessertes insuffisant, en plus de la cherté des billets qui fait l’unanimité au sein de la communauté algérienne établie en France. Non seulement les prix des billets sont chers, mais ils sont introuvables.

Air Algérie affiche complet pour les prochains mois, et souvent il faut être chanceux ou avoir des relations bien placées pour trouver un billet chez la compagnie aérienne nationale à destination de la France. Une anomalie sur laquelle le gouvernement doit se pencher afin de trouver des solutions.

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Les témoignages sur les réseaux sociaux sont légion, parmi lesquels celui d’un médecin. « J’ai voyagé sur Air Algérie récemment. Repas de très, très mauvaise qualité (…)  Pas de café, pas de thé ! Viande de dinde insipide… tout cela à 650 euros. Air Algérie était un fleuron. Désolant », s’est-elle plainte sur Twitter.

« Un jour viendra où la compagnie Air Algérie devra être digne de ce que les Algériens méritent. A savoir une compagnie au service des Algériens. Avec assez de vols, une gestion correcte, et des prix normaux », abonde un autre internaute.

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Beaucoup d’Algériens espèrent l’arrivée sur le marché d’une compagnie low cost pour tirer les prix des billets vers le bas mais aussi augmenter le volume des dessertes qui est loin de répondre à la très forte demande sur la destination Algérie.

Le contexte sanitaire en Algérie et en Europe, en France en particulier, connaît une amélioration très nette, qu’attendent Air Algérie et les pouvoirs publics pour augmenter le nombre de vols ?

« Il n’est ni concevable ni utile de maintenir un statu quo »

Le Dr Mohamed Bekkat Berkani fait part de son « incompréhension ». « Il y avait un risque épidémiologique, du fait du niveau très élevé de risque de contaminations dans les pays émetteurs (France métropolitaine, Europe). L’exigence d’un test PCR à l’embarquement et le test antigénique constituaient une double barrière qui était à mon sens amplement suffisante pour augmenter le nombre de rotations », fait-il remarquer. Par la suite, il y a eu l’exigence vaccinale.

La décrue des contaminations en Algérie et la stabilisation rendent, selon le Dr Bekkat Berkani, plus qu’urgente une reprise normale des dessertes aériennes et maritimes. « Aujourd’hui, il y a une pause épidémiologique à la fois en Algérie mais aussi dans les pays émetteurs en volumes (de passagers), en particulier la France métropolitaine qui représente 80% des rotations. Sur le plan sanitaire et avec la vaccination, il n’est ni concevable ni utile de maintenir un statu quo aérien et maritime », estime le spécialiste.

« On maintient le test antigénique et la preuve de vaccination, mais qu’on augmente le nombre de rotations », lance-t-il, d’autant que, d’après lui, il y a aussi un effet social et économique délétère. « Nos concitoyens de l’étranger et ceux d’Algérie ont été privés de voyage pendant presque 3 ans ; il est inconcevable qu’aujourd’hui il n’y ait suffisamment pas de rotations », ajoute le Dr Bekkat Berkani.

Le business éhonté des compagnies low-cost

Le Dr Bekkat Berkani affiche son incompréhension de constater qu’Air Algérie n’assure qu’une seule rotation par semaine (le samedi) vers la ville de Marseille.  « C’est complètement ridicule, peste-t-il. C’est une pression intenable, alors qu’il y a des rotations complètement inutiles ».

Pour le Dr Bekkat Berkani, il est temps d’augmenter le volume des rotations d’autant que c’est profitable économiquement pour une compagnie comme Air Algérie et pour l’économie nationale dans son ensemble.

« Cette situation avec ses implications sociales risque de laisser des traces. Maintenir le niveau de rotations aériennes et maritimes nous isole encore plus de nos concitoyens, du monde extérieur », s’inquiète-t-il.

Et quoi de mieux qu’augmenter les dessertes pour agir sur les prix que lui-même juge « prohibitifs » ? Le Dr Bekkat Berkani relève une incongruité selon laquelle les prix au départ d’Alger sont nettement moins chers qu’au retour de France. « Un billet Alger-Marseille sur Air Algérie, quand tu as la chance d’en avoir, coûte 47 000 DA au départ d’Alger et pour le retour c’est un prix prohibitif », témoigne-t-il. Il dénonce le comportement de certaines compagnies low cost qui ont tendance à profiter outrageusement de cette situation en proposant des billets à 800 ou 900 euros pour un vol Paris-Alger.

 En conclusion, le Dr Mohamed Bekkat Berkani préconise d’augmenter les rotations et de se tenir à un contrôle sanitaire strict aux frontières : avec  l’obligation vaccinale et un test antigénique à l’arrivée.

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