Avec plus de 400 nouveaux cas positifs au covid-19 en moyenne par jour et la détection de 47 nouveaux cas du variant Omicron, la situation épidémique continue de se dégrader en Algérie.

Face à cette nouvelle souche du virus, qui se propage actuellement à un rythme inédit à travers le monde, “il faut agir vite“, a estimé dans une déclaration à TSA,  samedi 8 janvier, le Pr Riyad Mahyaoui, membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie.

Un avis partagé par le Pr Réda Djidjik, chef du service immunologie au CHU de Beni Messous (Alger). « C’est une question de quelques jours ou quelques semaines avant que le variant Omicron prenne la place du Delta de la manière la plus totale et la plus complète” en Algérie, pronostique-t-il.  Entretien.

L’Algérie a enregistré 47 nouveaux cas du variant Omicron le vendredi 7 janvier. Cette nouvelle souche du virus est-elle en train de prendre la place du variant Delta ?

Cela était tout à fait prévisible. Tous les experts sont unanimes. Tout le monde le dit. Le variant Omicron est  très contagieux. Sa capacité de transmission est très importante comparé au Delta.

C’est une question de quelques jours ou quelques semaines pour qu’il prenne la place du Delta de la manière la plus totale et la plus complète.

Omicron est connu pour sa forte contagiosité mais semble être moins virulent. Faut-il s’inquiéter ?

Omicron n’est pas « non virulent ». Il est moins virulent que le Delta. En ce qui concerne les symptômes qu’engendre Omicron, il y a moins de gênes respiratoires et moins de gros  soucis. Parmi les symptômes, on relève de la fièvre, des maux de gorge et des céphalées.

Nous avons des retours de l’Europe. On constate que certains pays ont 200.000 ou 300.000 nouveaux cas par jour mais ont moins de mortalité et moins d’hospitalisations. C’est un peu rassurant.

Mais il faut respecter les mesures barrières (port du masque et distanciation physique) et se faire vacciner car on ne sait pas s’il y aura l’émergence d’autres variants plus virulents ou pas.

Au vu de la dégradation de la situation sanitaire dans le pays, les autorités doivent-elles prendre des mesures supplémentaires ?

La bonne chose est que le décret instaurant le pass vaccinal a été signé. C’est une très bonne chose. Cela va inciter nos citoyens d’une manière indirecte à aller se faire vacciner.

Il faudrait généraliser ce pass vaccinal même aux centres commerciaux et à toutes les institutions étatiques. Les personnes qui ne sont pas vaccinées ne pourront pas accéder à n’importe quelle institution, à n’importe quel centre commercial et à n’importe quelle activité. On va, ainsi, inciter d’une manière indirecte toute personne à se faire vacciner.

Omicron se propage d’une manière exponentielle à travers le monde. L’Algérie doit-elle fermer ses frontières ?

On ne peut pas empêcher l’entrée du virus. Le virus n’a pas de frontières. Même si certains pays ont fermé leurs frontières, cela n’a pas empêché la pénétration et la circulation du Delta ou de l’Omicron.

Même si l’on ferme les frontières, il finira toujours par se propager. Il n’est pas nécessaire de fermer les frontières. Il faut juste vérifier le pass vaccinal et les tests PCR négatifs à l’entrée des frontières algériennes.