CONTRIBUTION DE LECTEURS – Je suis professeur de management actuellement enseignant dans le sud de l’Inde dans le Tamil Nadu. Je vous écris suite a votre appel une contribution aux débats actuellement en cours en Algérie.
Bien que très loin, je vibre tous les jours et particulièrement les vendredis avec tous les événements fantastiques inities par le peuple algérien qui est en train de marquer une page exceptionnelle dans son histoire.
La grande question que tout le monde se pose porte sur la suite : sommes nous capables de transformer ce bel essai et construire une société démocratique et plurielle dans le sens profond du terme?
Ce mouvement populaire commence le 22 février et qui continue de manière étonnement consistante et cohérente: Non violence, ouverture d`esprit, respect depuis le début.
La rupture souhaitée, telle que je la comprends, est une rupture de valeurs et pas seulement institutionnelle ou juridique: C`est la non violence qui caractérise des comportements civilises face a une violence inouïe du régime algérien installe par la force des l`assassinat abject de Abbane suivi hélas de plusieurs autres: Pour ne citer que quelques uns: Chaabani, Khemisti, Khider, Medeghri, Boudiaf, Matoub sans mentionner les exclusions souvent manu militari: Ferhat abbas, Ait Ahmed, Benkhedda et bien d`autres.
C`est avec cette pratique de la violence sous toutes ses formes qu`il faut rompre. Je dis bien la violence sous toutes ses formes: Ainsi, la chasse aux sorcières, y compris des “ennemis” et membres du clan Bouteflica, doit être bannie. Ce sont les méthodes et pratiques du système Bouteflica : éliminer tous ceux qui s’écartent de sa ligne et n’approuvent pas aveuglement ses choix et décisions. C`est sur la base de cette violence qu`ont ete exclus un grand nombre de citoyens: Rabrab, et pas seulement, en est un exemple.
C’est cet état d’esprit qui a permis d’installer les institutions censées représenter les populations. C’est la raison pour laquelle, on obtenait des parlement, conseil constitutionnel, justice totalement vides de substance car mis au service du clan. Si le conseil constitutionnel était digne de son nom, l`armée n`aurait jamais intervenu.
Sortir de la violence est un élément fondamental du système a construire. La bataille est une bataille de valeurs: elle doit guider la construction de toutes les institutions: Inscrire cette non violence dans les textes et l`esprit, la pluralité dans les institutions et les faits. La moindre concession faite, la moindre compromission signifiera le retour aux mêmes pratiques: On a instrumentalise le FLN, la religion, demain on instrumentalisera le mouvement du 22 février. Ainsi on confirmera l`adage: Plus cela change pour que rien ne change.
Le peuple algérien a toujours démontré cette volonté du vivre ensemble avant que les assassinats déclenchés par le FLN et l`islamisme, toujours unis contre le peuple, ne pervertissent les valeurs algériennes ancestrales.
Ce n`est que dans cette voix que l`Algérie continuera sa marche dans le progrès et s`inscrira dans les nations civilisées, non pas développées matériellement en singeant l`occident, mais fondées sur des valeurs humaines. Celles ci sont inscrites dans notre histoire et notre culture qui nous avait permis de rivaliser et contrer les grands empires y compris l`empire romain
Encore une fois, je m`incline profondément devant cette intervention populaire qui réalise une des plus belles pages de notre histoire et l`histoire humaine. Celle dont nous avions rêvée sans pouvoir concrétiser. Longue vie et d`autres succès a notre peuple.
*Mouloud Madoun
Important : Les tribunes publiées sur TSA ont pour but de permettre aux lecteurs de participer au débat. Elles ne reflètent pas la position de la rédaction de notre média.