Il y a trois ans, le 2 mai 2020, disparaissait Idir, l’un des plus grands auteurs-compositeurs algériens de tous les temps.
Le chanteur est décédé à l’âge de 75 ans dans un hôpital parisien d’une fibrose pulmonaire.
L’auteur de Vava Inouva, qui a porté la chanson et la culture kabyles à l’universalité a été pleuré en Algérie, dans tout le Maghreb, en Europe et dans le monde entier.
Les hommages à sa carrière, à son œuvre et son humanisme ont fusé de partout, de célébrités mondiales et même de responsables politiques de haut rang.
Hamid Cheriet, qui choisira plus tard le nom de scène de Idir, est né à Beni Yenni (Tizi Ouzou) en 1945.
Après des études de géologie à Alger, il a opté, un peu par hasard, pour une carrière musicale en 1973.
Une carrière qui durera près d’un demi-siècle et qui le mènera très loin.
Il s’installe en 1975 en France et connaît très vite un succès planétaire grâce à Vava Inouva, une chanson jouée avec une simple guitare mais qui fera le tour du monde. Elle sera traduite dans 15 langues et diffusée dans 77 pays.
Idir, l’ami des peuples et des musiques du monde
En tout, Idir fera 11 albums, avec une thématique portée sur les traditions et le terroir kabyle, l’affirmation de la culture berbère puis, plus tard, les questions liées à l’immigration en France, notamment d’origine nord-africaine.
Universaliste, il s’est produit avec de grands chanteurs d’horizons divers, dont Cheb Khaled, Maxime Le Forestier, Karen Matherson, ou encore Jean-Jacques Goldman.
Durant sa longue carrière, Idir a rempli à plusieurs reprises les grandes salles de spectacle parisiennes, le Zénith et l’Olympia notamment.
Son dernier concert, il l’a animé en janvier 2019 aux palais omnisports de Paris-Bercy, aux côtés de Lounis Ait Menguelet et de Mohamed Allaoua.
En revanche, ce n’est que deux ans avant son décès qu’il s’est reproduit en Algérie, après plus de 40 ans d’absence.
Les 4 et 5 janvier 2018, il a fait vibrer le public de la coupole d’Alger avec des concerts mémorables.
Sa dernière apparition sur une scène dans son pays natal était peut-être prémonitoire.
Comme chaque année depuis trois ans, l’anniversaire de sa disparition est l’occasion pour son public et ses admirateurs de lui rendre un vibrant hommage.
« Large mobilisation artistique à travers la toile pour les 3 ans de la disparition d’Idir. Ça fait très chaud au cœur », écrit sur les réseaux sociaux la chanteuse d’expression kabyle, Stina.
« Il était l’ami des peuples, des autres cultures et des musiques du monde », rappelle la chanteuse finlandaise.