Société

“Ils ont l’habitude de jouer ici” : deuil et colère à Bouira au lendemain de l’explosion qui a ciblé des enfants

Les habitants du village Thameziavth situé à 10 kilomètres sur les hauteurs de la commune d’Ahnif sont en deuil.

Un enfant de douze ans, Hocine Bachir, est mort dans l’explosion d’un engin enfoui dans un buisson se trouvant non loin d’une caserne militaire. Cinq autres enfants, dont l’âge varie entre 10 et 12 ans, ont été grièvement blessés.

 

 

Ce dimanche, la tristesse se lit sur les visages des villageois et proches des victimes. « Ils ont l’habitude de jouer ici. J’étais chez moi quand j’ai entendu la déflagration. Au départ, j’ai cru que c’était un accident qui s’était produit au niveau du tronçon autoroutier, avant que des citoyens se précipitent vers le lieu de l’explosion pour évacuer les victimes vers l’hôpital de M’chedallah », témoigne un citoyen du village en précisant que l’une des victimes était dans un état critique.

Ce dimanche, des véhicules de la gendarmerie nationale et de l’armée ont été déployés dans la région. Une opération de ratissage a été enclenchée ciblant les monts de la commune d’Ahnif, a-t-on constaté sur place.

« L’engin a été découvert par les enfants dans un ravin. Il a explosé quelques minutes après sa découverte, faisant un mort et cinq blessés. Deux enfants se trouvent en observation médicale au niveau du CHU de Tizi-Ouzou », a-t-on indiqué.

La mort de Bachir Hocine a provoqué la colère des villageois et de toute la population de la région qui a décidé de déclencher des mouvements de protestation contre la détérioration de la situation sécuritaire dans la région et l’absence des commodités et autres moyens de loisirs pour les jeunes.

La bombe dont les images ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux serait de fabrication artisanale. L’engin aurait été placé par les groupes armés toujours en activité pour retarder l’avancée des troupes de l’ANP mobilisées dans le cadre d’une opération de ratissage.

D’autres sources indiquent que l’engin a été placé pour cibler le passage des militaires de la caserne située sur les hauteurs de la localité. « Nous réclamons un ratissage pour nettoyer ces maquis », dit un habitant.

En début d’après-midi, des jeunes en colère ont bloqué le tronçon autoroutier appelant les pouvoirs publics à garantir de la sécurité à la population locale. Le chef-lieu communal d’Ahnif a été paralysé par une grève générale à laquelle ont appelé le mouvement associatif local en guise de solidarité avec les familles des victimes. Des spectacles prévus en hommage du défunt de la chanson Salah Saadaoui ont été annulés.

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