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Images d’Ouyahia à l’enterrement de son frère : le gouvernement réagit

Images d’Ouyahia à l’enterrement de son frère : le gouvernement réagit

Nouvelle réaction à la couverture médiatique de la présence de l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia à l’enterrement de son frère lundi dernier.

Cette fois, c’est une voix officielle qui dénonce des images qui « consacrent le procédé indigne de l’humiliation ».

Ammar Belhimer, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, dans une déclaration à l’agence officielle ce mercredi 24 juin, estime que la couverture qui a été faite par certains médias, notamment audio-visuels, « n’honore ni le métier de journaliste ni le peuple qu’on est censé servir, un peuple connu pour l’ancrage de ses valeurs de compassion devant la mort et de tolérance ».

« Outre qu’elles consacrent le procédé indigne de l’humiliation, les images d’un ancien chef de gouvernement menottes aux poignets, éprouvé et abattu par la perte de son frère, exhibé dans un spectacle indigne relèvent de l’indécence morale », a dénoncé Belhimer pour qui ces images rappellent ce qui s’est passé en juillet 2017 à l’enterrement de Réda Malek lorsque l’actuel président de la République, Abdelmadjid Tebboune, alors premier ministre, « avait semblé être marginalisé au milieu des rires et des étreintes entre certains hauts responsables de l’État, du secteur privé et du syndicat ».

Pour Belhimer, «ces précédents témoignent malheureusement de deux grands maux qui donnent la mesure de la pauvreté du capital humain dans notre secteur : la déficience de la chaîne de valeurs éducatives et l’exercice médiocre de la profession », soulignant qu’ « au cœur des valeurs éducatives qui régulent et cimentent les sociétés harmonieuses nous retrouvons, invariablement, le respect. Ce dernier commande de traiter avec de grands égards et à ne pas porter atteinte à qui ou à quoi que ce soit. Et ce, d’autant plus qu’au-delà de tout voyeurisme, le droit l’impose ».

«L’utilisation de l’image d’un prévenu, de surcroît personnalité publique, nécessite son autorisation expresse et spéciale, quel que soit l’espace et les circonstances où elle se produit. La protection de l’image est ainsi garantie dans les lieux privés comme dans les lieux publics », dit-il, ajoutant que « l’administration pénitentiaire doit garantir à tout détenu le respect de sa dignité et de ses droits contre toute atteinte, y compris médiatique ».

« J’ai déjà utilisé la formule « champ de mines et de ruines » pour caractériser notre secteur de la Communication qui, au fil du temps, a accumulé les retards et les handicaps en termes de professionnalisme et d’évolution de l’offre éditoriale des médias écrits et audiovisuels (…) Toutefois, je n’imaginais pas l’ampleur des déficiences, des déficits, des défauts et des malformations, voire même des tares, avec, fort heureusement et souvent à la marge, des avancées de la profession et des qualités, à titre individuel, de certains de ses acteurs », a conclu le ministre.

Hier, mardi, c’est Abdelaziz Rahabi qui a dénoncé la diffusion des images d’Ahmed Ouyahia menotté, parlant lui aussi de « voyeurisme ». « L’autorité judiciaire qui a autorisé le prévenu Ahmed Ouyahia à assister à l’enterrement de son frère aurait dû également assurer au citoyen Ouyahia les conditions de dignité et de sérénité. Le triste spectacle donné dans un lieu de recueillement squatté par des médias en dessous de tout et de badauds voyeuristes ne fait pas honneur aux pouvoirs publics. Il donne une image indigne d’un pays dont le peuple est reconnu pourtant pour ses valeurs de compassion devant la mort et de tolérance devant l’adversité. J’ai honte pour nous », a réagi le diplomate et ancien ministre de la Communication.

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