Elle l’a promis, elle l’a fait. La boxeuse algérienne Imane Khelif est assurée de gagner sa première médaille olympique ainsi qu’à l’Algérie aux JO de Paris 2024. Une médaille dont on ne connaît pas encore la couleur.
La boxeuse s’est qualifiée pour les demi-finales de la catégorie des -66 kilogrammes en battant aux points ce samedi 3 août en quarts de finale la Hongroise Luca Hamori.
Imane Khelif est ainsi assurée de décrocher au moins la médaille de bronze même dans le cas où elle ne se qualifie pas pour la finale. Dans le tournoi olympique de boxe, les deux demi-finalistes obtiennent la médaille de bronze.
Imane Khelif, un moral d’acier
Imane Khelif pourra évidemment aller bien plus loin. Ses chances de monter sur la plus haute marche du podium olympique se retrouvent renforcées après ce qu’elle a montrée en huitièmes de finale face à l’Italienne Angela Carini, qui a abandonné après moins d’une minute, puis en quarts devant la Hongroise qu’elle a malmenée et battue aux points.
La boxeuse algérienne fait l’objet depuis le début du tournoi d’une campagne de dénigrement sans précédent, impliquant des personnalités mondiales d’horizons divers et même des dirigeants de la planète, à l’image de la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, de l’ancien président des États-Unis Donald Trump ou encore du milliardaire Elon Musk.
La campagne a redoublé de férocité après la victoire d’Imane Khelif jeudi 1er août face à l’Italienne Carini. Il est maintenant certain que ces attaques ont des relents racistes puisqu’elles émanent exclusivement de personnages de l’extrême-droite mondiale.
Ses détracteurs reprochent à la boxeuse algérienne d’être une transgenre, c’est-à-dire qu’elle était un homme à l’origine. Une accusation qui ne tient point la route pour plusieurs raisons.
D’abord parce que le changement de sexe est strictement interdit en Algérie. Ensuite, parce que le Comité olympique international (CIO) a communiqué plusieurs fois sur cette affaire et a clairement signifié que la boxeuse algérienne est une femme et qu’elle répond à tous les critères pour pouvoir concourir dans sa catégorie.
JO de Paris : Imane Khelif offre sa première médaille à l’Algérie malgré l’adversité
Khelif avait été disqualifiée des championnats du monde en mars 2023 pour un taux élevé de testostérone alors qu’elle était qualifiée pour la finale. Mais le CIO l’a réhabilitée après des tests et l’a autorisée à prendre part aux qualifications pour les jeux olympiques.
Le CIO est de nouveau sorti du silence jeudi soir face à l’incroyable acharnement mondial sur Imène Khelif et qualifié sa disqualification aux championnats du monde de “décision arbitraire”.
L’instance mondiale a expliqué que “les agressions actuelles” contre la boxeuse algérienne, mais aussi la taïwanaise Lin Yu-ting, “sont entièrement basées sur cette décision arbitraire, qui a été prise sans aucune procédure appropriée – surtout si l’on considère que ces athlètes ont participé à des compétitions de haut niveau pendant de nombreuses années ».
Il n’est pas certain toutefois que cette mise au point suffira pour faire taire les nombreuses voix qui s’acharnent sur Imane Khelif.
Des attaques qu’elle a ignorées jusque-là royalement, se concentrant uniquement sur son sujet. Ce samedi, elle a atteint son objectif d’offrir une médaille pour l’Algérie, en attendant qu’elle monte sur la plus haute marche du podium.
Pour le moment, les résultats des athlètes algériens engagés dans ces jeux sont conformes aux prévisions.
Imane Khelif a assuré au moins la médaille de bronze et la gymnaste Kaylia Nemour est qualifiée pour la finale des barres asymétriques qu’elle a toutes les chances de remporter après une belle cinquième place au concours général individuel. L’Algérie a une troisième grande chance de médaille avec le demi-fondiste (800 mètres) Djamel Sedjati qui n’est pas encore entré en compétition.