Sport

Imane Khelif au cœur d’une polémique en France

On ne le dira jamais assez, l’affaire Imane Khelif est avant tout politique. La polémique qui a précédé la victoire de la boxeuse algérienne aux Jeux olympiques de Paris 2024 et les réactions qui l’ont suivie

laissent entrevoir le débordement dans la sphère sportive du clivage politique droite-gauche en France.

De nombreuses personnalités de la gauche française ont exprimé leur joie après la victoire de l’Algérienne en fin du tournoi de boxe féminine (-66 kg) aux JO de Paris 2024. 

Imane Khelif est devenue vendredi 9 août 2024 championne olympique de boxe en battant, aux points (5-0), à Paris, la Chinoise Yang Liu, dans la catégorie des -66 Kg.

Avant d’accrocher la médaille d’or, elle avait été victime d’une campagne de dénigrement mondiale. De nombreuses personnalités d’horizons divers ont mis en cause son genre, l’accusant d’être une transgenre. 

Les détracteurs d’Imane Khelif sont presque tous de l’extrême-droite mondiale ou proches de cette mouvance, comme Donald Trump, Giorgia Meloni, Matteo Salvini, Elon Musk.

La Russie aussi s’est mise de la partie, mais pour d’autres raisons. Son représentant à l’ONU a évoqué cette affaire pour enfoncer le Comité international olympique (CIO) qui a exclu la Russie des JO et qui est en guerre contre l’association internationale de boxe amateure (IBA) présidée par le Russe Umar Kremlev.

C’est l’IBA qui est à l’origine de toute cette histoire avec sa décision d’exclure Imane Khelif, pour un taux élevé de testostérone, des championnats du monde 2023 alors qu’elle était qualifiée pour la finale. 

C’est sans surprise aussi que le Rassemblement national (RN), le parti français d’extrême-droite ouvertement anti-algérien, s’est immiscé dans le débat.

Un de ses députés a déposé une proposition de loi pour interdire la participation des athlètes “transgenres” à certaines compétitions sportives féminines. Une manière d’appuyer les accusations contre Imane Khelif. 

La gauche française à fond derrière Imane Khelif, attaquée par l’extrême-droite mondiale

La gauche française est en revanche du côté de la championne algérienne. Plusieurs de ses représentants, majoritairement des femmes, ont félicité Imane Khelif après sa victoire et lui ont exprimé leur soutien. 

Pour Ségolène Royal, ancienne candidate du parti socialiste à la présidentielle française (2007), la victoire d’Imane Khelif aux Jeux olympiques est “la meilleure réponse au flot de méchancetés” qu’elle a subi. “Quand un homme survole les compétitions, on dit que c’est un athlète exceptionnel. Ses hormones ne sont pas mises en examen”, a-t-elle dénoncé dans un message posté sur la plateforme X.  

“On vous le dit, les larmes des fachos rendent plus forte”, a écrit sur le même réseau social la député écologiste Sandrine Rousseau après la médaille d’or obtenue par Imane Khelif. 

“Bravo à Imane Khelif qui a fait face avec beaucoup de courage à tant d’attaques immondes. La plus belle réponse, c’est cette médaille d’or”, a rétorqué la député de La France Insoumise (LFI) Aurélie Trouvé.

“Continuez de pleurer les fachos. […] Votre haine est un puissant moteur pour déplacer des montagnes », a écrit pour sa part Ersilia Soudais, élue du même parti de gauche. 

Pierre Ouzoulias, sénateur du Parti communiste français a salué la « très belle victoire d’Imane Khelif, boxeuse algérienne extraordinaire, qui a dû, au-delà des rings, combattre une extrême droite déterminée à remettre en cause son identité. »

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