Imane Khelif est sans doute l’une des sportives les plus médiatisées des JO de Paris 2024. La boxeuse algérienne s’est retrouvée, malgré elle, au-devant de la scène internationale, victime d’une campagne odieuse menée par de grandes figures de l’extrême-droite occidentale, comme Giorgia Meloni, Matteo Salvini, Elon Musk et Donald Trump.
Accusée à tort et sans preuves d’être un homme ou un transgenre alors que les opérations de changement de sexe sont interdites en Algérie, Imane Khelif, 25 ans, a subi et continue de subir cette campagne à laquelle aucun autre athlète n’a été confronté auparavant, mais elle a tenu et tient toujours bon, enchaînant les succès sur le ring, pour se hisser en finale des JO de Paris 2024 de la boxe féminine (-66 kg), après sa victoire aux points, en demi-finale face à la Thaïlandaise Janjaem Suwannapheng.
Imane Khelif : « J’ai vendu du pain dans la rue »
Un exploit pour cette femme qui a eu une enfance difficile dans une famille pauvre à Aïn Sidi Ali, un petit village à Tiaret, dans les Hauts plateaux de l’ouest algérien, où sa famille originaire de Laghouat s’est établie.
« Quand j’étais jeune, je travaillais pour gagner de l’argent et m’entraîner. J’ai vendu du pain dans la rue et j’ai ramassé de la vaisselle en plastique et du cuivre pour les vendre et me déplacer. Parce que je suis issue d’une famille pauvre qui ne pouvait pas me donner de l’argent pour me déplacer de mon village pour m’entrainer dans la salle. Je voulais gagner de l’argent et c’est pour cela que je travaillais », a -t-elle confié avant le début des JO de Paris.
Cette enfance difficile, comparable à celle d’autres filles et garçons algériens de sa génération, a forgé sa personnalité et l’a doté d’un moral d’acier qui lui permet d’affronter les pires tempêtes qui allaient se dresser sur le chemin de sa gloire. Imane a déjà gagné deux médailles d’or, aux championnats d’Afrique de boxe amateur en 2022 à Maputo et au Jeux méditerranéens en 2022 à Oran.
En mars 2023, elle était toute proche de remporter une médaille aux championnats du monde, mais elle a été empêchée de disputer la finale par la Fédération internationale de boxe (IBA) pour des “raisons médicales”, ce qui avait suscité un scandale.
Dans cette bataille, Imane Khelif n’est pas seule. Après le déclenchement de la campagne odieuse contre elle, et ce la veille de son combat contre l’Italienne Angela Carini jeudi 1er août, une contre-attaque mondiale s’est organisée, avec pour cible l’extrême-droite.
De nombreuses voix connues et moins connues en France, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Afrique et dans le monde arabe, ont apporté leur soutien à Imane Khelif. L’Algérienne est devenue une icône de la lutte contre l’extrême-droite mondiale.
La défense de l’Algérienne s’est organisée et la tendance s’est renversée, forçant ses détracteurs à battre en retraite, avec le soutien déterminant du Comité international olympique qui a défendu l’athlète et le spectacle pitoyable offert par la Fédération internationale de boxe (IBA), qui la veille du combat d’Imane en demi-finale mardi, elle a organisé une conférence pour tenter de la discréditer, en vain.
C’est l’effet contraire qui s’est produit, puisque l’IBA qui est l’origine de cette controverse après sa décision de se disqualifier arbitrairement l’Algérienne pour la finale des championnats du monde en mars 2023, s’est définitivement discréditée.
Il reste à Imane Khelif de remporter le dernier match de cette compétition, monter sur la plus haute marche du podium olympique et décrocher l’or pour la première fois de sa carrière.
Imane Khelif, une icône de la lutte contre l’extrême-droite mondiale
Quel que soit l’issue de la finale contre la Chinoise Yan Li vendredi 9 août, Imane Khelif qui n’a pas encore remporté l’or olympique -elle est assurée de remporter au moins la médaille d’or après sa brillante qualification en finale des JO 2024 -, ce qui est largement à sa portée, a gagné plus qu’une médaille : l’estime de tout le peuple algérien, et au-delà, elle est devenue une icône de la lutte contre le racisme et l’extrême-droite mondiale.
Modeste, calme et lucide, Imane Khelif a su comment faire face à tous ceux qui voulaient la briser, sans sombrer dans l’extrémisme, en faisant la leçon, aussi bien sur le ring qu’en dehors, à ses détracteurs dont des personnalités politiques et médiatiques de premier plan comme Donald Trump, Giorgia Melon et Elon Musk, sans compter toute la meute de suiveurs et de racistes qui se sont acharnés contre elle, parce qu’elle est Algérienne, africaine et qu’elle ne correspond pas à leur conception de la femme.