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Immigration en France : ce que disent les derniers chiffres

Immigration en France : ce que disent les derniers chiffres

Par olrat / Adobe Stock
Drapeau français

Des chiffres précis sur l’immigration en France. Ils ressortent d’une étude réalisée par l’Institut national des statistiques et des études économiques (INSEE) et dévoilée cette semaine. L’étude a compilé plusieurs travaux et ses conclusions tordent le cou à de nombeuses idées reçues sur ce sujet qui déchaîne les passions en France.

Suivant la définition établie de l’immigré, soit toute personne née avec une nationalité étrangère, à l’étranger et qui réside en France, il y avait en 2023 7,3 millions d’immigrés sur le territoire français, soit 10,7 % de la population française. Un tiers de ceux qui rentrent dans cette définition ont acquis la nationalité française.

"Le vrai problème, ce n’est pas le nombre, c’est la concentration dans les quartiers pauvres. C’est ce qui fait peur aux gens et la droite a une responsabilité parce qu’elle fait obstacle à toute tentative de meilleure répartition", analyse le journaliste et écrivain Laurent Joffrin sur le plateau de RTL qui a consacré une émission à l’étude de l’INSEE.

S’agissant des continents d’origine de l’immigration, c’est sans surprise l’Afrique qui arrive largement en tête avec la moitié du total des immigrés établis en France. L’immigration africaine est essentiellement maghrébine (60 %).

Le deuxième continent pourvoyeur d’immigrés en France c’est l’Europe, avec 32 %, essentiellement les Portugais, les Espagnols et les Italiens qui constituent 50 % de l’immigration européenne. Arrive enfin l’Asie avec 14 % (Turquie, Asie du sud et du sud-est, Moyen-Orient et Chine).

Les motifs de la migration diffèrent également suivant le continent d’origine. Pour l’Afrique, c’est le regroupement familial qui arrive en tête des réponses, tandis que les Européens qui s’installent en France le font pour trouver du travail et améliorer leur situation professionnelle.

Les chiffres de l’immigration en France tordent le cou à certains préjugés 

La guerre et les persécutions sont invoquées notamment par les Asiatiques, particulièrement les Turcs. L’étude de l’INSEE évoque aussi d’autres motifs, comme la poursuite des études.

Si certains milieux en France désignent les Africains et les Maghrébins comme étant les moins intégrés, ce n’est pas ce que fait ressortir l’étude, selon laquelle les Asiatiques sont ceux qui maîtrisent le moins la langue française. En revanche, 60 % des immigrés originaires d’Afrique et du Maghreb ont répondu par l’affirmative à la question de savoir s’ils maîtrisaient ou pas la langue de Molière.

"Les moins intégrés ce sont les Asiatiques mais ça ne pose de problème à personne…", a ironisé Laurent Joffrin.

Les Africains sont aussi ceux qui subissent le plus un déclassement professionnel, c’est-à-dire que le métier qu’ils exercent en France est en deçà de ce qu’ils faisaient avant de migrer.

La question de l’immigration est surpolitisée en France alors que, comme le souligne le politologue Philippe Moreau Chevrolet, elle n’arrive qu’en cinquième position des préoccupations des Français.  Pour la journaliste française Isabelle Saporta, Il faudrait la lire cette étude "pour arrêter de politiser l’immigration".

"Il faut être pragmatique. L’Europe est en train de vieillir, nous avons une démographie qui s’effondre et nous ne le feront pas sans l’immigration", explique-t-elle.

Le meilleur exemple : les hôpitaux français qui "ne tiennent que grâce aux médecins étrangers« . »Il faut leur tirer chapeau, ils sont moins bien payés que les autres et on est très contents qu’ils soient là", reconnaît-elle.

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