Dans le projet de Loi de finances 2020, le gouvernement a fixé au moins cinq conditions pour le retour à l’importation des véhicules usagés, dont le paiement du véhicule importé sur « devises propres, par débit d’un compte devises ouvert en Algérie ».
Cette mesure risque-t-elle de faire flamber l’euro, déjà trop cher, sur le marché parallèle et de légaliser ce dernier ?
Le ministre du Commerce Said Djellab y voit plutôt un moyen d’”absorber” la masse monétaire qui circule sur le marché noir. « C’est une sorte d’absorption d’une masse monétaire qui est dans le (marché) parallèle. Il faut qu’on ait une traçabilité », a soutenu le ministre du commerce ce jeudi sur la Chaîne III de la Radio nationale.
Saïd Djellab assure que le retour à l’importation des véhicules d’occasion est provisoire en attendant la mise en place d’une véritable industrie de montage automobile. « Jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu d’intégration dans l’industrie automobile », a déploré Djellab.
Pour lui, la décision d’autoriser l’importation des véhicules d’occasion « n’est pas une remise en cause » de la politique d’assemblage de véhicules.
« Nous sommes en train d’assainir le secteur, car on ne peut pas laisser continuer une industrie qui se base pratiquement sur l’importation de kits pour les faire monter ici », a estimé le ministre du Commerce. « Il faut que les industriels comprennent qu’on ne peut plus continuer à importer que des CKD tout en négligeant l’intégration, car cela va dans le sens contraire de la substitution de l’importation par la production nationale (…) et peut-être qu’un jour nous perdrons carrément cette industrie », a-t-il dit.
« Depuis qu’on a lancé les usines de montage en Algérie, on a pratiquement fermé le marché (aux véhicules importés) avec tous les avantages que nous avons accordés auparavant. L’ouverture (à nouveau) du marché est une forme de régulation du marché national notamment en termes de prix », a expliqué le ministre du Commerce.
Pas d’importation des véhicules ‘’diesel’’
Le ministre du Commerce exclut l’importation des véhicules à motorisation diesel que les pays européens ont abandonné au profit de l’hybride et de l’électrique. Il a annoncé, à cette occasion, que l’autorisation d’importation des véhicules d’occasion de moins de 3 ans, adoptée par le gouvernement, sera soumise au Conseil des ministres dimanche prochain.