L’Algérie n’importe plus de véhicules neufs depuis des années et la crise de la disponibilité des voitures sur le marché de l’automobile s’est accentuée depuis 2020 avec l’arrêt des usines d’assemblage.
Cette pénurie a provoqué une hausse inédite des prix des véhicules sur le marché de l’occasion et la voiture est devenue hors de portée de la majorité des Algériens.
Le retour effectif à l’importation, pourtant acté dans la Loi de finances 2019, a buté sur les difficultés liées à la mise en place d’une nouvelle réglementation encadrant cette activité lucrative qui a été l’origine d’un grand scandale de corruption en Algérie en 2019.
Les cahiers des charges relatifs à l’activité des concessionnaires automobiles et de montage de voitures ont été élaborés puis annulés.
Le 9 décembre, le président Abdelmadjid Tebboune avait ordonné au gouvernement de préparer rapidement un nouveau cahier des charges et le ministre de l’Industrie s’était engagé à le faire avant janvier, mais six mois après, le document n’est toujours pas prêt.
« De nouvelles solutions »
Ce samedi, le ministre des Finances Abderrahmane Raouya s’est exprimé pour la première fois sur ce dossier. Devant les députés de l’APN, il a même promis un prochain « dénouement » dans ce dossier, selon le quotidien El Khabar.
« Nous savons qu’il y a un manque sur le marché. Le gouvernement le sait. En tant que son représentant, je vous assure que la situation trouvera bientôt de nouvelles solutions, et le gouvernement prépare de nouveaux textes juridiques en vue du retour à l’importation et la fabrication des voitures », a-t-il dit.
Le ministre des Finances a écarté la possibilité d’accorder des exonérations douanières à de nouvelles catégories d’importateurs de voitures en expliquant que cela « nuirait » à l’économie nationale. Pour lui, une telle mesure est en contradiction avec la politique de subvention ciblée que le gouvernement veut mettre en place et induirait une charge supplémentaire pour le Trésor public.
Il a rappelé que l’exonération des droits de douane sur les importations de voitures concernait « uniquement les invalides de la guerre de libération nationale, dont le taux d’invalidité est de 60%, avec la possibilité d’acquérir une nouvelle voiture de tourisme tous les cinq ans ». Il a ajouté que les invalides de la révolution peuvent bénéficier de l’exonération totale des droits sur les véhicules s’ils importent en devises à partir de leur propre compte bancaire.