Consommation

Importations des véhicules neufs : « Nous ne voulons pas de khorda »

Le retour à l’importation des véhicules divise en Algérie. Aux critiques du sénateur Abdelouahab Benzaim, qui réclame un droit de regard des parlementaires sur l’utilisation des réserves de change, s’ajoutent celles de l’association de protection des consommateurs.

Après avoir déclaré fin décembre que le marché du véhicule ne constituait pas une priorité pour le gouvernement en raison de la crise économique et de la baisse des recettes en devises, le ministre de l’Industrie Ferhat Ait Ali a tenu un autre discours hier dimanche. Dans un entretien à la Chaîne II de la Radio nationale, il a assuré que toutes les marques de véhicules seront disponibles en Algérie.

Ait Ali recadré par Tebboune ?

Pour le président de l’Apoce Mustapha Zebdi, ce changement serait la conséquence d’un recadrage de la part du président de la République Abdelmadjid Tebboune.

« Nous pensons que le président a été réceptif et qu’il a donné des instructions pour que les choses bougent », suppose Mustapha Zebdi, dans une déclaration, lundi 11 janvier, à TSA.

En tant qu’association de protection du consommateur, Apoce a dénoncé les propos du ministre de l’Industrie. « La vision d’une seule personne peut parfois changer toute une politique dans un secteur. Le ministre actuel de l’Industrie a sa vision qu’est la « non priorité » des véhicules et il ne cesse de le répéter depuis qu’il est à la tête de ce département. Il est anormal de dire cela dans la conjoncture actuelle où le véhicule en Algérie est l’un des plus chers au monde », critique M. Zebdi qui qualifie les propos du ministre de « provocants ».

Faisant valoir le délai « anormalement long » pour la mise en place d’un cahier de charges pour les véhicules neufs, Mustapha Zebdi est persuadé que le texte élaboré par le département de Ferhat Ait Ali « ne diffère pas de son précédent » avec « des articles qui vont à l’encontre des intérêts des consommateurs ».

« Nous ne voulons pas de khorda (ferraille) »

Mustapha Zebdi dit craindre notamment que les concessionnaires répercutent les frais qui leur sont exigés pour investir dans les surfaces showrooms sur les prix de vente du véhicule.

Il plaide en faveur de l’importation de la petite et moyenne cylindrée, accessible pour le citoyen, tout en réfutant l’expression de véhicules « bas de gamme » utilisée par Ferhat Ait Ali et renvoyant à des véhicules moins sûrs.

Dimanche, le ministre de l’Industrie a déclaré que l’importation des véhicules neufs concerne tous les modèles et tous les types « du bas de gamme jusqu’à la haute gamme ».

« Il n’est pas question de jouer avec la sécurité des citoyens », a rétorqué Zebdi qui insiste : “La sécurité est le premier droit élémentaire du consommateur. Même les véhicules de petite cylindrée doivent être conformes aux exigences de sécurité. Nous ne voulons pas que notre marché soit un marché de khorda (ferraille). Lequel n’est pas seulement composé de véhicules de moins 3 ans comme l’a affirmé le ministre, il peut y avoir des véhicules neufs khorda. Dans le même sillage, il peut y avoir des véhicules de moins 3 ans en très bon état“.

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