Un incendie dévastateur s’est déclaré tôt dans la matinée de mercredi 1er mars dans un parc de l’entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa), sis au quartier de Kourifa (El Harrach), dans la banlieue est de la capitale algérienne.
Ce qui était présenté jusque-là comme un sinistre ordinaire vient de prendre une autre tournure avec l’ouverture d’une enquête par le parquet territorialement compétent, qui souligne la coïncidence de l’incendie avec des appels à une grève des travailleurs de l’Etusa.
L’incendie n’a pas causé de pertes humaines mais il a fait d’importants dégâts matériels. Onze bus ont été complètement calcinés et le reste du matériel n’a été sauvé que grâce à l’intervention des éléments de la Protection civile qui ont pu éteindre l’incendie vers 5 h du matin.
Ce jeudi 2 mars, le parquet de la République près le tribunal d’El Harrach annonce l’ouverture d’une enquête.
Incendie d’un parc de l’Etusa à Alger : la justice ouvre une enquête
Dans son communiqué, repris par la Télévision algérienne, le parquet souligne la « coïncidence » entre le sinistre et une « grève surprise » des travailleurs de l’Etusa entamée ce jeudi 2 mars, ce qui appelle, selon la même source, à « des investigations sur la coïncidence de ces faits ».
Le procureur de la République près le tribunal d’El Harrach s’est déplacé sur les lieux de l’incendie et a ordonné l’ouverture d’une enquête, ajoute le communiqué qui précise que l’enquête se fait en coordination avec le pôle pénal spécialisé dans les affaires de cybercriminalité sur « un appel anonyme à une grève au sein de l’entreprise Etusa ».
Cette affaire coïncide avec le débat sur deux projets de loi sur l’exercice du droit syndical et l’exercice du droit de grève.
Défendus par le gouvernement qui dit vouloir remettre de l’ordre dans l’activité syndicale, les deux textes sont critiqués par de nombreux syndicats et une partie de la classe politique qui y voient une remise en cause de la liberté syndicale.
Le projet de loi sur l’exercice du droit syndical a été présenté mardi 28 février devant l’Assemblée populaire nationale (APN) par le ministre du Travail et de la sécurité sociale, Youcef Cheurfa.