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Incendies en Kabylie : comment venir en aide aux enfants scolarisés

Incendies en Kabylie : comment venir en aide aux enfants scolarisés

Des incendies gigantesques ont ravagé des forêts et des villages du nord d’Algérie du 9 au 17 août, provoquant des dizaines de morts et d’importants dégâts matériels notamment en Kabylie.

Des maisons ont été brûlées, et des milliers de personnes ont dû fuir leurs villages, attaqués par les flammes.

Une solidarité exceptionnelle s’est organisée spontanément autour des sinistrés de Kabylie.

| Lire aussi : Incendies : le formidable élan de solidarité des Algériens

Un peu plus de 20 jours après le drame, où en est la prise en charge des sinistrés en particulier à la veille de la rentrée scolaire et l’arrivée des pluies automnales ?

Pour venir en aide aux enfants touchés par les incendies qui ont ravagé la Kabylie dernièrement, et à l’occasion de la rentrée scolaire 2021-2022, l’association nationale de soutien aux personnes handicapées El Baraka de Tizi-Ouzou lance un appel de contribution aux bienfaiteurs, donateurs, et toute âme charitable afin d’assurer « une belle rentrée scolaire » aux enfants handicapés et nécessiteux.

« La contribution peut se faire avec une tenue et/ou un cartable», a affirmé à TSA, Ahcène Menad, membre de l’association basée aux Ouadhias. « Au vu de la situation actuelle où il y a beaucoup de gens dans le besoin, c’est notre souhait pour cette rentrée scolaire », ajoute Ahcène Menad.

« Pour l’instant, nous avons reçu l’appel d’une dame qui s’est proposée pour apporter son aide. Souffrant d’handicap et se déplaçant elle-même sur une chaise roulante, elle nous a dit qu’elle est naturellement sensible à la condition d’une personne handicapée et les souffrances qu’elle endure », relate M. Menad.

Militant actif dans le domaine du bénévolat, Ahcène Menad témoigne de la situation de précarité dans laquelle se trouvent de nombreuses familles durement frappées par la tragédie.

« En tant qu’association, on essaie de faire de notre mieux en faisant appel aux donateurs. Si chaque donateur prend en charge un enfant, il peut rendre le sourire à des dizaines d’enfants et leurs familles », souligne l’acteur associatif.

Immédiatement après le déclenchement des incendies dans de nombreuses contrées de la Kabylie, le 9 août dernier, un élan de solidarité national inédit a vu le jour pour venir en aide aux familles sinistrées, en les approvisionnant tant en denrées alimentaires qu’en médicaments divers en particulier pour soigner les brûlures.

Plus de 20 jours après, « il y a encore aujourd’hui des convois de toutes les wilayas » qui arrivent à Tizi-Ouzou, s’émeut Ahcène Menad très reconnaissant à ces volontaires qui ont parcouru des kilomètres pour prêter main forte à leurs concitoyens de Kabylie, région la plus touchée.

Organiser l’aide aux enfants scolarisés

Mais à vingt jours de la rentrée scolaire prévue le 21 septembre prochain, le souci majeur pour l’association El Baraka de Tizi-Ouzou c’est d’organiser l’aide aux enfants scolarisés.

« Il s’agit aujourd’hui de passer à une autre étape de la solidarité, avec la rentrée scolaire et l’arrivée de l’automne. Tout le monde connaît la rigueur du froid dans les montagnes. Les familles doivent bien retourner à leurs demeures, elles doivent reprendre une vie normale. Ce qui ne sera pas facile pour elles », estime le bénévole qui fait remarquer que des familles n’ont toujours pas pu retourner dans leurs maisons, ravagées par les flammes.

Il dit souhaiter un relogement « dans les plus brefs délais » de ces familles sinistrées conformément aux promesses des pouvoirs publics. Ces familles sont pour certaines logées chez des particuliers qui se sont proposés de les héberger chez eux ou dans des appartements qui leur appartiennent. « Il faudra bien une solution à ces familles. Jusqu’à quand peuvent-elles être prises en charge par des bienfateurs ? », s’interroge Ahcène Menad.

Au déclenchement des sinistres qui ont réduit à néant les maisons et les cultures vivrières des populations montagnardes, le choc et le traumatisme n’ont été que plus grands.

Ce dont témoigne Ahcène Menad en mettant particulièrement l’accent sur les enfants qui ont été marqués par la tragédie. A cet effet, une mobilisation de psychologues a vu le jour et des professionnels de la santé mentale se sont déplacés au chevet des enfants afin de les aider à surmonter l’épreuve et a retrouver un tant soit peu un équilibre psychologique.

« Il reste qu’il y a toujours une réalité que l’enfant doit vivre surtout si sa famille a tout perdu dans les incendies », s’inquiète l’acteur associatif. Ce dernier est particulièrement préoccupé par le sort des enfants handicapés qui en plus de leur infirmité doivent faire face à des difficultés de déplacement que leur environnement immédiat ne leur favorise pas.

« La vie d’un handicapé vivant dans la montagne est très difficile. Il n’y a pas de moyens de transports adaptés. À chaque rentrée scolaire, les parents d’un enfant handicapé sont tourmentés par cette question. Il faut bien l’accompagner à l’école et le récupérer, alors qu’un parent qui travaille ne peut s’absenter au risque de perdre son emploi », explique Ahcène Menad.

Pour lui, la solution au problème de l’accessibilité des enfants handicapés ne s’arrête pas uniquement à la chaise roulante. Laquelle ne va pas régler tous les problèmes, précise-t-il. « On parle d’une pension de 10 000 DA mais un enfant de moins de 18 ans n’y ouvre pas droit. Quelqu’un peut-il garantir que cet enfant vive jusqu’à ses 18 ans ? », s’offusque Ahcène Menad.

« On parle de la gratuité du transport pour les handicapés, mais à Tizi-Ouzou nous n’avons pas de tramway ni de train », interpelle-t-il encore. Le militant associatif réitère son appel aux opérateurs économiques et aux particuliers afin d’aider les enfants handicapés et leurs familles.

Précision à l’adresse des bienfaiteurs, l’association El Baraka de Tizi-Ouzou préfère les dons physiques aux aides en espèces (argent liquide). Les bienfaiteurs peuvent prendre attache avec les fournisseurs, et il sera à charge de l’association de récupérer  les trousseaux scolaires.

Pour contacter l’association El Baraka de Tizi-Ouzou sise aux Ouadhias, deux numéros de téléphones sont mis à la disposition des bienfaiteurs :

05 50 37 21 75 et le 0549 88 67 63

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