Les Émirats arabes unis vont déposer plainte devant l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), a déclaré mardi un haut responsable émirati, Abou Dhabi affirmant que des avions de chasse qataris se sont approchés lundi à environ trois kilomètres de deux avions de ligne émiratis.
Émirats arabes unis et Qatar, les « frères ennemis » du Golfe, sont à couteaux tirés depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en juin 2017.
« Aujourd’hui, nous déposerons notre plainte devant l’Organisation de l’aviation civile internationale pour ces deux incidents sérieux, avec les preuves que nous avons rassemblées, et demanderons l’intervention du conseil (de l’OACI) pour empêcher le Qatar de répéter l’acte », a déclaré à l’AFP Saif al-Suwaidi qui dirige l’Autorité de l’aviation civile émiratie.
Les Émirats ont déclaré que des avions de chasse qataris avaient « intercepté » lundi deux avions de ligne émiratis qui se dirigeaient vers le royaume voisin de Bahreïn, suscitant un démenti du Qatar.
Selon M. Suwaidi, les avions de chasse qataris se sont approchés à chaque fois à environ trois kilomètres des avions émiratis qui effectuaient des vols réguliers vers Manama.
Les autorités émiraties examinent maintenant la possibilité de changer l’itinéraire des vols vers Bahreïn pour éviter l’espace aérien qatari.
« Nous étudions maintenant (un changement d’itinéraire) qui est très loin du Qatar », a dit M. Suwaidi, précisant cependant que « cela prendra un certain temps parce qu’on doit d’abord tomber d’accord avec Bahreïn ».
Avant les incidents de lundi, le Qatar avait accusé des avions militaires émiratis d’avoir violé son espace aérien, le 21 décembre 2017 puis le 3 janvier, et annoncé avoir déposé plainte auprès des Nations unies.
Le 5 juin 2017, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite, Bahreïn et l’Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de soutenir des groupes extrémistes et de se rapprocher de l’Iran, grand rival régional des Saoudiens.
Ces quatre pays ont fermé leurs liaisons aériennes, maritimes et terrestres avec le Qatar. Doha a rejeté les accusations de soutien à des groupes extrémistes et accusé en retour ces pays de chercher à mettre sa politique étrangère « sous tutelle ».