Un homme de confession musulmane est mort samedi après avoir été attaqué dans la province du Rajastan, dans l’ouest de l’Inde, alors qu’il convoyait des vaches, un animal considéré comme sacré par les hindouistes, a indiqué la police.
L’Inde a connu une série de lynchages de la part d’extrémistes hindous, les “gardiens des vaches”, contre des musulmans et des membres de la caste inférieure des Dalits accusés de tuer ou manger ces animaux.
D’autres attaques meurtrières se sont multipliées à la suite de rumeurs d’enlèvements d’enfants sur les réseaux sociaux.
Akbar Khan, 28 ans, se déplaçait avec une autre personne et deux animaux dans le district d’Alwar, à environ 160 kilomètres de Jaipur, quand il a été attaqué vendredi soir par un groupe de villageois.
Les autorités locales ont condamné ce “lynchage présumé d’une personne convoyant des bovins”, et annoncé que deux suspects étaient interrogés.
“Les mesures les plus strictes doivent être prises contre les responsables” de ce meurtre, a déclaré la cheffe du gouvernement régional Vasundhara Raje dans un tweet.
L’inspecteur général de la police du Rajastan, Hemant Priyadarshi, a déclaré à l’AFP “qu’avant de mourir, la victime nous a dit que les assaillants l’avaient accusé d’être un trafiquant de bétail”. D’autres personnes ayant pu participer à l’agression sont également recherchées.
Cette attaque survient quelques jours après un appel de la plus haute cour indienne au gouvernement pour qu’il mette en oeuvre une nouvelle loi destinée à combattre la vague de lynchages que connaît le pays.
Une vingtaine de personnes sont mortes cette année sous les coups de la foule dans différentes régions du pays à la suite d’accusations de vol de bétail, de consommation de viande de boeuf ou de rumeurs sur des enlèvements d’enfants.
En mai dernier un autre homme de confession musulmane soupçonné d’avoir tué une vache avait été battu à mort dans l’Etat du Madhya Pradesh, dans le centre de l’Inde.
L’abattage de vaches est interdit dans de nombreuses régions de l’Inde, pays hindouiste à 80%. Seuls huit des 29 Etats du pays l’autorisent. Il est parfois passible de prison à vie et certaines régions demandent un permis pour pouvoir convoyer des vaches sur leur territoire.