Alors que doit se tenir le 1er octobre un référendum sur l’indépendance de la Catalogne, la tension est montée d’un cran mercredi 20 septembre entre le gouvernement central et l’exécutif autonome catalan après une série de perquisitions et d’arrestations dans plusieurs ministères régionaux.
Le gouvernement espagnol avait fait savoir la semaine dernière qu’il n’hésiterait pas à adopter des « mesures exceptionnelles » face à la volonté des autorités catalanes d’organiser une consultation sur l’autodétermination de la province, pourtant jugée illégale par la Cour constitutionnelle début septembre.
Le pouvoir central hausse le ton
Après la mise en place d’un contrôle accru des finances de la Catalogne vendredi dernier afin de « garantir qu’aucun euro ne servira à financer des actes illégaux », 14 personnes ont été interpellées mercredi dans plusieurs ministères, dont Josep Maria Jové, secrétaire d’État à l’Économie du gouvernement autonome de Catalogne.
Dans la foulée, Carles Puigdemont, le président de l’exécutif régional, a aussitôt convoqué une réunion gouvernementale d’urgence. Il a condamné l’attitude « antidémocratique » et « totalitaire » du pouvoir central à Madrid. « L’État espagnol a de facto suspendu l’autonomie en Catalogne et créé l’état d’urgence », ainsi déclaré l’ancien maire de Gérone.
Simple application de la loi, pour Madrid
« C’est une opération judiciaire visant à garantir que la loi est respectée », a rétorqué de son côté Mariano Rajoy, le président du gouvernement espagnol, devant le Congrès des députés à Madrid.
La semaine dernière, en déplacement à Barcelone, le chef de l’exécutif avait ironisé sur l’ouverture au dialogue à laquelle se disait prêt le gouvernement catalan de Carles Puigdemont : « Ils m’ont donné deux options : convoquer un référendum ou convoquer un référendum. », rapportait le quotidien français Le Monde.
Manifestations
Si, selon les sondages, les Catalans sont partagés sur la question de l’indépendance, ils sont toutefois majoritaires à souhaiter la tenue de ce référendum le 1er octobre. À la suite de l’annonce de ces arrestations, des manifestants sont descendus dans la rue à Barcelone, selon plusieurs médias.
Los manifestantes rodean uno de los coches de la Guardia Civil al grito de « ¡Fuera las fuerzas de ocupación! » pic.twitter.com/8cLKKZbTkU
— Guillem Andrés (@Guillem_Andres) September 20, 2017
Fotos: Protestas por los registros que ha efectuado la Guardia Civil en varias sedes del Govern, en Barcelona https://t.co/6QTEKrlJWb pic.twitter.com/zT6FKvXnO7
— Fotografía EL PAÍS (@FotografiaPais) September 20, 2017
En outre, selon le média régional France bleu Roussilon, des rassemblements sont également prévus en France. « Deux rassemblements sont annoncés à Perpignan : le premier dans la soirée, à 18h30 devant le Consulat d’Espagne, le deuxième ce jeudi matin, à 12h30, au même endroit ».
Matériel électoral saisi
D’importantes saisies de matériel électoral ont également eu lieu ces derniers jours. Sur son compte Twitter, la Guardia Civil a annoncé la saisie de pratiquement 10 millions de bulletins de vote mercredi à Bigues i Riells, à 45 km au nord de Barcelone.
Intervenidas casi 10 millones de papeletas para el referéndum ilegal suspendido por el Tribunal Constitucionalhttps://t.co/3fmb2dlKey pic.twitter.com/EeLeWyr75q
— Guardia Civil (@guardiacivil) September 20, 2017
Mardi, la police nationale avait déjà confisqué 45.000 enveloppes que le gouvernement régional était sur le point d’envoyer pour informer les électeurs du déroulement du scrutin.