Économie

Industrie des smartphones en Algérie : 2 principales conditions exigées

INFO TSA. L’Algérie veut relancer l’industrie des smartphones sur de bonnes bases. Après une expérience infructueuse rapidement abandonnée en 2019, l’Algérie envisage de se doter d’une véritable industrie des téléphones mobiles avec un taux d’intégration locale élevé. Voici les deux principales conditions exigées des fabricants.

Le principe retenu par le gouvernement, ce n’est plus de faire du montage, mais de fabriquer des smartphones en Algérie.

La relance de la filière est d’autant plus une nécessité que le marché algérien est estimé à sept millions de smartphones par an.

La fabrication de téléphones portables en Algérie a connu les mêmes péripéties que l’industrie automobile. Un régime préférentiel a été appliqué au début des années 2010 pour les kits importés et destinés à l’assemblage en Algérie.

Mais le taux d’intégration escompté n’a jamais été atteint et l’État a dû abandonner la politique d’incitation douanière et fiscale pour ces filières en 2019.

Smartphones en Algérie : les industriels attendent le nouveau cahier des charges

L’objectif de la stratégie était de mettre fin à l’importation, et même de dégager des quantités à l’export. Mais après plusieurs années, des voix se sont élevées pour dénoncer une « importation déguisée » du fait du faible taux d’intégration des produits assemblés localement.

Fin 2019, le gouvernement a pris une décision radicale en mettant fin au dispositif fiscal préférentiel dont bénéficiaient les fabricants de téléphones en Algérie.

L’arrêt de l’assemblage et les restrictions à l’importation ont créé une pénurie et une hausse des prix, aussi bien des véhicules que des téléphones.

Pour ces derniers, la filière du « cabas », ou l’importation illégale, a pris le relais, faisant entrer sur le territoire national des appareils non contrôlés et à l’origine inconnue.

Fin 2022, un nouveau cahier des charges pour les activités de montage automobile a été élaboré.

Ce que prévoit le nouveau cahier des charges de l’industrie de téléphonie mobile

Le gouvernement s’apprête à en faire de même pour la filière de la téléphonie mobile.

Le nouveau cahier des charges pour l’activité de fabrication des smartphones est pratiquement finalisé, a appris TSA de source proche du dossier.

De nombreux opérateurs intéressés sont dans l’attente de la publication du texte pour entamer les démarches du lancement des activités de production.

L’élaboration d’un nouveau cahier des charges a été ordonnée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune lors d’un Conseil des ministres tenu en avril dernier.

Le gouvernement veut éviter les erreurs du passé pour que la nouvelle expérience puisse déboucher sur une véritable industrie locale.

Nos sources précisent qu’un taux d’intégration de 40 % est exigé des fabricants de smartphones en Algérie.

Plus précis encore, le cahier des charges impose aux opérateurs de fabriquer localement certaines pièces essentielles, comme la carte mère et l’écran du smartphone. Certains accessoires du téléphone, qui ne nécessitent pas une technologie pointue, doivent également être fabriqués localement.

Les opérateurs algériens sont déjà à pied d’œuvre. Condor, l’un des plus importants fabricants d’électroménager, d’appareils électroniques et de téléphones portables en Algérie s’est dit prêt pour la reprise de la production de smartphones.

Fabrication des smartphones en Algérie : Condor se tient prêt

« Nous nous préparons pour la reprise de la production des smartphones », a déclaré en septembre dernier à TSA le PDG de Condor, Abderrahmane Benhamadi.

Le responsable du groupe privé algérien a dévoilé deux projets qui seront lancés immédiatement après la reprise, soit la fabrication de cartes électroniques et d’écrans de téléphone avec la technologie LCM. Benhamadi a assuré que son entreprise proposera des smartphones à des prix très compétitifs, à partir de 13.000 dinars.

Le 27 février, le groupe Condor a présenté son nouveau téléphone à double écran, le Mate 70, « alliant innovation et Intelligence artificielle » et doté de deux écrans fabriqués entièrement dans ses unités en Algérie. Le nouveau smartphone de Condor, qui a été lancé à titre expérimental, sera proposé au prix de 30.500 dinars.

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