Une information judiciaire devrait être ouverte par le parquet de Toulouse (France) à l’encontre de l’imam algérien de la mosquée de la même ville, Mohamed Talai, pour des propos jugés antisémites qu’il aurait tenus dans un prêche, rapporte ce lundi 24 septembre le site France-Info.
Une enquête préliminaire avait déjà été ouverte par le parquet, saisi au début de l’été par le maire de Toulouse, qui relayait dans un courrier la traduction en anglais d’une vidéo d’un prêche de l’imam, datant de décembre 2017, dans laquelle il tenait des propos sur l’extermination des juifs, rappelle la même source.
Lorsque l’affaire avait éclaté, le ministre algérien des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, avait publiquement pris la défense de l’imam en qualifiant les accusations d’antisémitisme dont il faisait l’objet « d’allégations mensongères ».
« L’imam Mohamed Tatai est le fils d’une famille d’oulémas, dont l’éducation ne lui permet pas d’être à l’opposé des valeurs du pays qui l’accueille », a indiqué M. Aïssa à la presse le 7 juillet dernier, soulignant que le recteur de la Mosquée de Paris a disculpé l’imam Talai des accusations portées à son encontre, à savoir pour « antisémitisme » et pour « non-respect de la démocratie ».
M. Aissa avait saisi l’occasion pour appeler certains médias occidentaux à « cesser leur propagande au profit de tout ce qui porte atteinte à l’islam et à ses symboles, à travers ce type d’accusations ».
Mais le ministre sera désavoué quelques jours plus tard par la Mosquée de Paris. « Devant l’ampleur prise par de la polémique suscitée par les propos de l’imam Talai de Toulouse et les malentendus sur notre position, nous tenons à réaffirmer notre condamnation ferme et sans équivoque des termes utilisés par cet imam lors de son prêche tenu en décembre 2017 en sa mosquée d’Empalot à Toulouse inaugurée le 23 juin 2018 », écrivait la Grande Mosquée de Paris dans un communiqué rendu public le 12 juillet et signé par son directeur Dalil Boubekeur.
Dans son communiqué, la Mosquée de Paris avait rappelé que l’imam Talai n’appartenait pas à la Fédération nationale française des mosquées (FNGMP), ce qui constituait un autre désaveu pour le ministre algérien qui avait soutenu que l’imam en question relevait de l’institution de la Mosquée de Paris.