Le roi du Maroc Mohamed VI a tendu la main à l’Algérie ce mardi en proposant la mise en place d’un « mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation » destiné à permettre de régler les différends entre les deux pays.
« En vertu de son mandat, ce mécanisme devra s’engager à examiner toutes les questions bilatérales, avec franchise, objectivité, sincérité et bonne foi, sans conditions ni exceptions, selon un agenda ouvert », a suggéré Mohamed VI, pour qui le futur mécanisme « pourra constituer le cadre pratique d’une coopération, centrée sur les différentes questions bilatérales, notamment celle qui a trait à la valorisation des opportunités et des potentiels de développement que recèle la région du Maghreb ».
| LIRE AUSSI : Maroc – Algérie : le Qatar salue l’initiative de Mohammed VI
Le gouvernement algérien n’a toujours pas répondu à la proposition du Maroc. Cependant, l’Algérie a depuis 2013 posé publiquement ses conditions pour la normalisation de ses relations avec le Maroc, notamment la réouverture des frontières terrestres fermées depuis plus de vingt ans.
« La réouverture de la frontière est une question de souveraineté qui relève du ressort exclusif du gouvernement algérien et les conditions qui doivent y présider sont connues de nos voisins », avait affirmé en juin 2013 Amar Belani, alors porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Ces conditions sont « l’arrêt de la campagne de dénigrement contre l’Algérie », « une coopération sincère, efficiente et productive de résultat contre l’agression que nous subissons au quotidien en matière d’infiltration de drogues » ainsi que le respect de « la position du gouvernement algérien en ce qui concerne la question du Sahara occidental que nous considérons comme une question de décolonisation qui doit trouver un règlement conforme à la légalité internationale au sein des Nations unies ».
Le Maroc avait alors réagi à cette déclaration en faisant part de ses « réserves les plus fortes » : « Le principe même d’introduire une conditionnalité unilatérale dans la normalisation des relations bilatérales est une pratique d’un autre âge [et] dénote une culture politique d’une ère révolue, en total déphasage avec les exigences et les perspectives du 21 siècle », avait estimé le ministère des Affaires étrangères marocain.