Débats et Contributions

Initiative politique : la voie vers la deuxième République*

Le peuple a clairement dit son mot quant à la nécessité de faire partir tout le système politique. Le peuple algérien a décidé de reprendre le droit à son autodétermination et de construire son avenir loin des manouvres des uns et des autres. Il convient de s’interroger vivement sur les voies à entreprendre en vue de mettre en œuvre les recommandations de cette dynamique citoyenne sans précédent.

Quelle méthodologie politique doit-on adopter afin de concrétiser les aspirations d’un peuple déterminé à en finir avec le système politique actuel ? Quelles sont les actions à entamer pour empêcher une contre-révolution qui a déjà commencé au lendemain de la marche historique du 22 février ?

Avant de répondre à ces interrogations, il y a lieu de signaler que l’article 102 ne peut être une solution puisque le peuple exige simplement et clairement le départ de tout le système politique. Disons-le tout de suite, pour nous, le système politique englobe à la fois le pouvoir et l’opposition. Inutile de rappeler les différentes manœuvres de 2014, de 2018 et les actuelles tractations.

Le pouvoir peut aller jusqu’à accepter de cautionner la candidature de l’une des figures de l’opposition. Ces figures de l’opposition ne sont-elles pas, dans leur écrasante majorité, des éléments éjectés du pouvoir ? Le recyclage d’un ex-premier ministre, d’un ex-ministre, d’un ex-député est moins couteux pour le pouvoir que la recherche d’un homme ou de d’une femme intègre et honnête parmi les millions d’Algériens révoltés.

Le pouvoir et l’opposition sont appelés à consentir d’énormes efforts afin de laisser cette révolution aboutir. Ils doivent s’effacer pour qu’une nouvelle classe politique naisse dans le cadre de l’avènement d’une deuxième République algérienne. Cette nouvelle classe politique ne doit contenir que les citoyens de moins de cinquante ans, et n’ayant jamais occupé de postes de responsabilité dans le système politique d’avant la Révolution du 22 février. Les mesures à prendre en vue de garantir le passage du système actuel vers la Deuxième République sont les suivantes :

· Désignation par voie de consensus populaire d’un président de la république pour une période de transition d’une année non-renouvelable. Il aura comme mission l’organisation d’une élection présidentielle suivant des modalités de l’actuelle Constitution. Il désignera un gouvernement de transition composé de compétences algériennes. Pour l’accomplissement de cette mission de salut, nous proposons la personne de M. Bouchachi Mustapha, militant et homme de lois.

· Dissolution du Parlement : l’APN et le Conseil de la nation

· Dissolution de tous les partis politiques, ainsi que toutes les associations et organisations.

· Interdiction de se présenter aux élections à toute personne ayant occupé un poste de responsabilité dans le système d’avant le 22 février : présidents de partis politiques, membres des bureaux exécutifs de ces parti, ministres, députés, directeurs nommés par décret, militaires. M.Bouchachi en fera l’exception uniquement pour accomplir la mission salutaire.

· Maintien de l’actuelle Constitution et désignation d’une nouvelle composante du Conseil constitutionnelle.

· Maintien des autres institutions jusqu’à l’élection d’un nouveau président de la République «une année».

· L’Armée et les autres services de sécurité se mettront sous l’autorité du Président de la République de transition jusqu’à l’élection d’un nouveau Président.

· Plébiscite du président de la République de transition à travers une manifestation populaire où le peuple exprime son adhésion à cette démarche politique. Nous proposons la date du 28 avril 2019.

· Installation du président de la République de transition le lendemain au palais d’El Mouradia.

· Le futur président de République qui sera élu en avril 2020 entamera, à son tour, un processus de construction des autres assemblées suivant une nouvelle Constitution émanant de la volonté du peuple et de ses aspirations.

Ensemble pour une Algérie debout.

 

*Par Mohamed Rezzik, Ecrivain et universitaire/rezzik-m@hotmail.com

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