L’initiative politique qu’on prête l’intention de lancer au président de la République Abdelmadjid Tebboune commence à susciter le débat. Même si aucune annonce officielle de la part du chef de l’Etat n’a été faite dans ce sens et les contours du projet sont donc inconnus, certaines personnalités politiques commencent à réagir.
Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a fait part de son scepticisme, soulignant que le plus judicieux serait de commencer par la remise en liberté des détenus d’opinion.
Dans un court texte publié sur les réseaux sociaux, Mohcine Belabbas exprime d’emblée des doutes quant aux visées réelles du projet de rassemblement.
« Si on entend par ‘rassemblement’ la reconstruction d’un consensus entre les factions du pouvoir, alors ce n’est pas une nouveauté. Tout le monde sait que les loups ne se mangent pas entre eux », écrit-il.
Mohcine Belabbas estime ensuite qu’un pouvoir qui a « excellé dans la division des Algériens » n’a pas de crédibilité. « S’il y avait une réelle volonté (de rassemblement), le pouvoir aurait œuvré à réunir les familles des détenus incarcérés injustement et en violation de la constitution et des traités internationaux, en libérant tous les détenus politiques et prisonniers d’opinion et en arrêtant les poursuites arbitraires contre les militants et les activistes politiques », plaide le président du RCD qui ne se prononce pas sur la participation de son parti au dialogue initié par le chef de l’Etat.
Lundi, le président de la République a reçu les dirigeants de deux partis politiques. Il s’agit de Soufiane Djilali, président de Jil Jadid et Abdelkader Bengrina, chef du mouvement El Bina.
| Lire aussi : Les mesures de confiance, seules garantes de la crédibilité du dialogue annoncé
Mardi, Abdelaziz Rahabi, diplomate et ancien ministre, a dans une longue tribune, donné son avis sur le dialogue annoncé. « La société, dans ses composantes civile et politique, a toujours montré son aptitude au compromis et sa disposition à accompagner tout effort pour sortir du statu quo mais le pouvoir politique s’était toujours enfermé dans sa logique de rapports de forces », a-t-il écrit d’emblée.