Une jeune fille de 21 ans a trouvé la mort dans les inondations qui ont frappé Alger dans la nuit de jeudi à vendredi. Secourue par les pompiers alors qu’elle était coincée dans son véhicule cerné par les eaux, et transférée à l’hôpital dans un état critique, elle n’a pas survécu.
D’autres automobilistes, qui étaient sur les routes jeudi soir, et les habitants des maisons inondées l’ont échappé de justesse. Ils ont vécu des moments d’angoisse qu’ils n’oublieront pas de sitôt.
Le bilan humain des inondations de jeudi aurait donc pu être plus lourd. Heureusement que le déluge qui s’est abattu sur la capitale n’a pas duré longtemps.
De 20h00 à 21h30, selon le communiqué de la wilaya, les pluies diluviennes ont provoqué des inondations dans la majorité des quartiers de la capitale. Tout a été inondé : les stations de métro, les magasins, les routes, les habitations…
Les habitants de la Casbah, touchés par les inondations, ont aussitôt investi le siège de la wilaya où ils ont manifesté pacifiquement leur colère, après avoir frappé en vain aux portes fermées de leur commune. La Casbah est l’un des nombreux quartiers d’Alger où les habitations vétustes sont très vulnérables face aux catastrophes naturelles : inondations, séisme, etc.
Jeudi en fin de soirée, la wilaya a essayé de minimiser l’ampleur des dégâts, et surtout de dégager sa responsabilité en imputant ce qui s’est passé à l’importance des quantités des pluies tombées en un laps de temps court.
Mais le lendemain, la Protection civile a met en cause les avaloirs bouchés, donc l’inaction des autorités locales en charge de la maintenance des réseaux d’assainissement et de collecte des eaux pluviales.
Pourtant, la procédure est claire et elle est connue de tous. Chaque année, à la fin de l’été, les autorités devaient lancer une grande opération de nettoyage et de curage des avaloirs pour se préparer à l’arrivée des pluies automnales, connues pour leur forte intensité.
C’est pour cela qu’il faut préparer à l’avance les réseaux de collecte des eaux pluviales pour éviter des catastrophes et des drames. Si ces réseaux ne sont pas suffisants pour collecter les eaux de surface, il faut les agrandir et les moderniser. Bref, rien de sorcier. Mais les autorités locales n’ont pas fait ce qu’il fallait faire. Inutile de chercher d’autres raisons pour expliquer pourquoi la capitale est à ce point vulnérable face aux pluies.
Pourtant, la ville a été touchée par des inondations meurtrières en novembre 2001 qui avaient fait plus de 700 morts. Une expérience douloureuse qui n’a pas servi aux autorités locales pour prendre à chaque fois les mesures nécessaires pour protéger la ville des inondations.
Le changement de walis et de responsables n’a rien donné. Ceux qui ont classé Alger parmi les villes les plus invivables au monde n’ont finalement pas tort.