Les intempéries qui ont frappé samedi le nord-est de la Tunisie ont fait cinq morts et un disparu, ainsi que des centaines de sans-abris, selon un nouveau bilan du ministère de l’Intérieur publié lundi.
Outre les cinq personnes dont le décès avait été annoncé durant le week-end, une autre, un homme âgé, est portée disparue à Takilsa, à une soixantaine de km de Tunis, a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Sofiène Zaag.
Un autre homme s’était noyé samedi dans cette même région, selon la même source.
Les quatre autres personnes décédées sont un homme emporté par les flots samedi près de la station balnéaire de Hammamet, deux soeurs de 21 et 24 ans qui se sont noyées en sortant de leur usine à Bou Argoub, et un jeune de 16 ans mort électrocuté dimanche.
Dans la péninsule du Cap Bon, à quelques dizaines de km de Tunis, “plus de 2.500 maisons sont touchées”, et 150 “risquent de s’écrouler”, a ajouté M. Zaag lundi.
La plupart des routes sont praticables, mais certaines sont très endommagées, a-t-il poursuivi, assurant qu’il n’y avait plus de zone isolée.
Cinq routes ont été coupées depuis dimanche par des manifestations sporadiques d’habitants qui réclament une meilleure gestion de la situation par les pouvoirs publics.
De nombreux habitants estiment en outre que la mauvaise gestion des systèmes d’écoulement d’eau et des oueds, souvent encombrés de déchets, a accentué les dégâts de cette pluie record, la plus intense jamais enregistrée dans la région.
Des outils de chantiers, des pompes à eau et des renforts ont été déployés dès dimanche pour participer aux travaux.
Des opérations citoyennes de nettoyage ont par ailleurs été organisées via les réseaux sociaux autour de Nabeul, pour dégager l’épaisse couche de boue laissée par la crue soudaine.
Les cours ont été suspendus dans la plupart des écoles du gouvernorat, au moins jusqu’à mercredi, a indiqué le ministère de l’Éducation.
Le Premier ministre Youssef Chahed, qui s’est rendu sur place dimanche, a annoncé un conseil ministériel restreint dont la date n’est pas encore fixée, afin de faire un bilan des dégâts et envisager des indemnisations.
Ces intempéries qui ont dévasté une région agricole interviennent alors que le gouvernement est affaibli par une lutte fratricide entre le Premier ministre et une faction de son parti, Nidaa Tounès, menée par Hafedh Caïd Essebsi, un fils du chef de l’Etat.
Le président Béji Caïd Essebsi doit s’exprimer dans ce contexte tendu à la télévision lundi soir.